Macron en Arabie pour faire baisser la tension avec l’Iran
Le président français Emmanuel Macron a effectué jeudi soir une visite surprise en Arabie saoudite où il s'est entretenu avec le jeune prince...
Par Anuj CHOPRA
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Le président français Emmanuel Macron a effectué jeudi soir une visite surprise en Arabie saoudite où il s'est entretenu avec le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, sur fond de tension entre Ryad et l'Iran.
Depuis le week-end dernier, le ton est encore monté entre l'Iran et l'Arabie saoudite. Au coeur des nouvelles tensions, le sort du Liban mais aussi du Yémen, en proie à un conflit meurtrier où les deux poids lourds du Moyen-Orient soutiennent des camps opposés. Ce pays de la péninsule arabique est le théâtre de la pire crise humanitaire de la planète, selon l'ONU.
L'Arabie saoudite a accusé mercredi l'Iran "d'agression directe" après le tir d'un missile en direction de l'aéroport international de Ryad par des rebelles yéménites chiites houthis.
Photo prise le 24 octobre 2017 du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Ryad
AFP/Archives
Selon l'agence de presse d'Etat saoudienne SPA, "le président français a condamné cette attaque au missile sur Ryad par les Houthis, et souligné la solidarité de la France avec le Royaume". SPA a ajouté que le prince Salmane et Emmanuel Macron avaient "également discuté des récents développements au Moyen-Orient et de leurs efforts pour la sécurité et la stabilité dans la région, y compris via une coordination dans le combat contre le terrorisme".
Dans un communiqué, l'Elysée a souligné que les deux hommes avaient "échangé longuement sur l'importance de préserver la stabilité de la région, lutter contre le terrorisme et surtout travailler à la paix".
Au sujet du Yémen, Emmanuel Macron "a souligné sa préoccupation sur la situation humanitaire et sa disponibilité à faciliter une sortie de crise politique", a ajouté la présidence française.
Il a également "rappelé l'importance que la France attache à la stabilité, la sécurité, la souveraineté et l'intégrité du Liban".
Plus tôt, M. Macron avait indiqué que des "contacts informels" avaient été établis avec le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri. Il a assuré que ce dernier n'avait pas demandé à venir en France, alors que des rumeurs circulaient dans ce sens. Il avait précisé vouloir se rendre au Liban en 2018.
Photo réalisée par le Palais royal saoudien le 9 novembre 2017 de la rencontre entre le Prince Mohammed ben Salmane et Emmanuel Macron à Ryad
Saudi Royal Palace/AFP
"Dans la zone sahélienne, la France et l’Arabie Saoudite sont convenues de soutenir conjointement les pays participants au G5 dans la lutte contre le terrorisme", ajoute le communiqué de la présidence française.
Au terme d'une visite de 24 heures aux Emirats arabes unis, M. Macron avait annoncé en début de soirée à Dubaï un déplacement de "deux heures" à Ryad, le temps de rencontrer le jeune prince, considéré comme l'homme fort d'Arabie saoudite.
"Il est important de parler avec tout le monde", avait souligné M. Macron, ajoutant que la France avait un rôle "pour construire la paix".
"J'ai entendu des positions très dures" exprimées par l'Arabie saoudite "vis-à-vis de l'Iran qui ne sont pas conformes à ce que je pense", avait-il précisé.
- 'Convaincre' -
Avant cette visite, M. Macron avait indiqué vouloir préserver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, par lequel Téhéran s'est engagé à ne pas se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions économiques. Cet accord a déjà été fragilisé par sa remise en cause par le président américain Donald Trump, proche du roi Salmane d'Arabie saoudite et de son fils, le prince Mohammed.
Cet accord "doit être préservé" mais "complété avec deux piliers, une négociation sur l'activité balistique de l'Iran, avec des sanctions si besoin, et une discussion stratégique encadrant l'hégémonie iranienne dans toute la région", selon M. Macron.
Brigitte Macron visitant la mosquée Cheikh Zayed à Abou Dhabi le 9 novembre 2017
AFP
M. Macron a par ailleurs qualifié de "très fructueuse" sa visite aux Emirats, son premier déplacement au Moyen-Orient depuis son élection. Il a notamment inauguré le Louvre Abu Dhabi.
M. Macron a qualifié les Emirats de "partenaire essentiel" de la France, notamment dans le domaine de la défense, se félicitant de leur décision d'acquérir deux corvettes construites par le groupe Naval Group.
La France entretient une "coopération opérationnelle de très haut niveau" avec l'Etat des Emirats qui participe depuis 2014 à la coalition internationale anti-EI et mène aussi une politique de "tolérance zéro" sur son territoire à l'égard des islamistes.
M. Macron a ainsi rendu visite aux plus de 700 soldats français stationnés aux Emirats, dont certains participent aux opérations en Irak et en Syrie.
"Nous avons gagné à Raqa", "cette ville d’où les attentats" ayant fait 130 morts à Paris le 13 novembre 2015 "avaient été planifiés, organisés, dirigés", a déclaré M. Macron devant les troupes.
"Et les prochaines semaines et les prochains mois nous permettront, je le crois profondément, de gagner complètement sur le plan militaire dans la zone irako-syrienne", a ajouté M. Macron.
Séparément, Mme Macron a visité jeudi l'immense mosquée cheikh Zayed, à Abou Dhabi, portant pour l'occasion un foulard sur ses cheveux.
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