La droite et le centre oscillaient entre circonspection et soutien mardi après le discours d'Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques, au cours duquel il a notamment déclaré vouloir "réparer" le lien "abîmé" entre l’Église et l’État.
"Il faut se méfier avec Emmanuel Macron, il offre à son interlocuteur ce que l'interlocuteur souhaite. C'est encore trop tôt pour en tirer une définition très stricte de la conception qu'il se fait de la laïcité", a déclaré le président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, sur France Inter.
"J'hésite entre deux analyses. S'il s'agit de marquer l'empreinte chrétienne de notre civilisation, c'est une évidence historique et culturelle. S'il s'agit en réalité d'une opération de reconquête électorale, c'est autre chose. Il faut attendre pour voir", a également déclaré le sénateur de Vendée, pour qui M. Macron "s'inscrit dans le droit fil" de François Hollande sur la politique familiale.
Pour M. Retailleau, les "réformes sociétales" menées par François Hollande "ont mis au ban de la société", "ont pointé du doigt notamment les catholiques, à travers la Manif pour tous par exemple, avec une brutalité notamment policière qui avait été notée à l'époque. J'imagine que c'était ce qu'il (M. Macron) pointait hier".
Pour sa part, le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde a jugé sur France 2 "assez ridicule le Macron-bashing d'une bonne partie de la gauche". "Ils vont tous au dîner du Crif, ça ne les dérange pas. (...) Personne ne proteste et c’est bien normal quand le président de la République est invité par les musulmans à la rupture du jeûne ou s’il va voir les francs-maçons, ce qui est une autre forme de spiritualité, et donc il est normal que le président dialogue".
"Je ne sais pas si (le lien entre Église et État, NDLR) a besoin d'être réparé, je pense qu'il a besoin d'être entretenu", a ajouté M. Lagarde.
Le parti Agir, fondé à l'automne par d'anciens LR pro-Macron, a quant à lui jugé "bienvenu" le discours du président qui va "permettre aux gens de croire en paix" au lieu de "faire la guerre aux religions".
Ce discours "remonte aux sources chrétiennes de notre pays" et "souligne la conscience d'Emmanuel Macron de la dimension intemporelle de sa mission sacrée de président", a jugé Frédéric Lefebvre, délégué national d'Agir.