Macron « favorable » à une mention de la Corse dans la Constitution, contre la co-officialité de la langue

Macron « favorable » à une mention de la Corse dans la Constitution, contre la co-officialité de la langue

Le président Emmanuel Macron s'est déclaré mercredi à Bastia "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution",...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président Emmanuel Macron s'est déclaré mercredi à Bastia "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", l'une des principales revendications des nationalistes, mais il s'est dit opposé à leurs autres exigences sur la co-officialité de la langue corse et l'octroi d'un statut de résident.

"Je suis favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", a dit le chef de l'Etat appelant les élus insulaires à débattre de ce projet "dans le mois qui vient", avant sa discussion au printemps dans le cadre du projet de révision constitutionnelle sur la réforme des institutions.

Ce serait "une manière de reconnaître son identité et de l'ancrer dans la République", a estimé le président dans un discours prononcé à l'issue de sa visite de deux jours en Corse.

Après cette concession aux revendications nationalistes, le président a opposé une fin de non-recevoir à la co-officialité de la langue corse et au statut de résident. Il s'est dit "tout à fait favorable à l'esprit du bilinguisme", mais contre la "co-officialité" de la langue corse, affirmant: "dans la République française, il y a une langue officielle, le français".

"Jamais je ne pourrai accepter qu'on réserve tel ou tel emploi à celui qui parle corse, car là ce serait un moins", a-t-il poursuivi.

De même, a-t-il indiqué, "la mise en oeuvre d'un statut de résident" en Corse n'est "pas la bonne réponse" aux problèmes immobiliers sur l'île. "Aujourd'hui, quand les prix montent et que les terrains sont vendus, ce sont rarement des gens qui ne sont pas corses qui en profitent", a déclaré le chef de l'Etat qui s'est engagé à "favoriser la construction de logements" et à "simplifier les règles d'urbanisme", face à des "contraintes parfois exorbitantes" liées à la spécificité géographique de l'île.

Il a également promis de simplifier la réglementation pour mettre fin aux "situations ubuesques" liées à la loi littoral. "La priorité doit porter sur la protection des littoraux et des montagnes", a expliqué le chef de l'Etat. "Je vous donnerai la possibilité d'adapter ces réglementations pour qu'elles soient plus intelligentes", a assuré M. Macron.

Sur la fiscalité, il a prévenu que si "des formes de fiscalité locale" pouvaient être développées, elles s'accompagneraient de "baisses de dotation parallèles", assurant qu'"il n'y a(vait) pas de finances magiques".

"Comment souhaiter une autonomie fiscale et en même temps demander encore plus à la solidarité nationale? Comment vouloir que la ressource fiscale soit affectée à un territoire et demander la solidarité nationale pour la dotation? Ca n'existe pas", a déclaré le chef de l'Etat.

"La Corse est au coeur de la République, elle doit construire son avenir au sein de la République", a-t-il réaffirmé, comme la veille lors de l'hommage rendu au préfet Claude Erignac, assassiné il y a vingt ans à Ajaccio par un commando nationaliste.

Dans la même thématique

Emmanuel Macron meets residents of Mayotte.
5min

Politique

Mayotte : le projet de « refondation » du gouvernement en examen au Sénat 

Le voile se lève sur le projet de loi de programmation pour la refondation de Mayotte. Présenté au Conseil des ministres lundi 21 avril 2025, le texte fait suite à la loi d'urgence pour Mayotte adoptée le 24 février 2025 après le passage du cyclone Chido en décembre 2024. Ce nouveau texte vise, entre autres, à moderniser le fonctionnement institutionnel, à lutter contre l’immigration clandestine, à refonder et à “façonner l’avenir de Mayotte”.

Le

Rally For Palestinian Prisoners SWITZERLAND.
4min

Politique

Hungry for Palestine : le collectif en grève de la faim depuis 23 jours reçu au Sénat

Vingt-trois jours de jeûne, seize villes françaises traversées : le collectif Hungry for Palestine était au Sénat le 22 avril 2025. Tous les membres du mouvement, présents au palais du Luxembourg, sont en grève de la faim depuis le 31 mars pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics et le non-respect du droit international dans la bande de Gaza. Le mouvement est né de l'impulsion de soignants, tous de retour de mission à Gaza.

Le

Tondelier 2
8min

Politique

Malgré des critiques, Marine Tondelier en passe d’être réélue à la tête des Ecologistes

Les militants du parti Les Ecologistes élisent leur secrétaire national. Bien que critiquée, la sortante Marine Tondelier fait figure de favorite dans ce scrutin où les règles ont été changées. La direction s’est vue accusée par certains de vouloir verrouiller le congrès. Si les écolos ne veulent pas couper avec LFI, le sujet fait débat en vue de la présidentielle.

Le

SIPA_01208671_000002
5min

Politique

Prisons attaquées : vers une nouvelle loi pour permettre l’accès aux messageries cryptées par les services de renseignement

Après la série d’attaques visant plusieurs établissements pénitentiaires, coordonnées au sein un groupe de discussion sur Telegram, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez regrette que la disposition de la loi sur le narcotrafic, permettant aux services de renseignement d’avoir accès aux messageries cryptées, ait été rejetée les députés. La mesure pourrait réapparaître dans une nouvelle proposition de loi du Sénat.

Le