Macron : l’aide annoncée pour les plus modestes encore floue
Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’une aide exceptionnelle pour les familles les plus modestes avec des enfants.  Si le président de la République a demandé au gouvernement de « verser sans délai » cette aide aux familles pour « leur permettre de faire face aux besoins essentiels », il va falloir attendre le Conseil des ministres mercredi pour en connaître le montant ainsi que les personnes concernées.

Macron : l’aide annoncée pour les plus modestes encore floue

Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé le versement d’une aide exceptionnelle pour les familles les plus modestes avec des enfants.  Si le président de la République a demandé au gouvernement de « verser sans délai » cette aide aux familles pour « leur permettre de faire face aux besoins essentiels », il va falloir attendre le Conseil des ministres mercredi pour en connaître le montant ainsi que les personnes concernées.
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Par Tâm Tran Huy

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Mardi, le Premier ministre Edouard Philippe, le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran ainsi que la secrétaire d’Etat Christelle Dubos se sont réunis pour discuter de la mise en œuvre de cette aide, qui devrait être versée en une seule fois. L’allocation de rentrée scolaire, qui permet chaque année d’aider 3 millions de familles modestes à payer les fournitures scolaires de leurs enfants, pourrait servir de base pour définir les foyers concernés pour ce coup de pouce annoncé par le chef de l’Etat.

 

Des inégalités creusées par l’épidémie de Coronavirus

 

Depuis le début de la crise, le gouvernement a travaillé « pour que notre système de solidarité tienne, pour permettre le bon versement des prestations sociales, leur renouvellement automatique pendant l’épidémie ou encore pour sécuriser le retrait de ces prestations » fait valoir le cabinet de Christelle Dubos.

 

Mais les associations font remonter des difficultés et des inégalités accrues avec l’épidémie :

 

L’aide exceptionnelle s’adressera donc au plus précaires : les personnes seules pourraient aussi être concernées même si l’entourage de Christelle Dubos fait valoir que la « prise en compte de la composition du foyer sera primordiale ». Dans la crise, une consolation : « on a la chance de ne pas avoir à improviser un système de solidarité. Si nous n’avions pas notre système actuel, il serait impossible de débloquer cette aide pendant la crise » explique le cabinet.

 

Une aide pour les étudiants précaires, notamment d’outre-mer

 

Si Emmanuel Macron a annoncé cette aide pour les étudiants précaires, Frédérique Vidal ne donne pour l’instant aucun détail supplémentaire. Jusqu’ici, le gouvernement a visé les étudiants qui ont perdu une source de revenu avec l’épidémie, emploi étudiant ou stage. 10 millions d’euros supplémentaires ont été débloqués fin mars à destination des étudiants précaires, pour renforcer le dispositif des aides spécifiques d’urgence.

 

L’exécutif a aussi demandé aux établissements d’apporter leur soutien en utilisant leurs propres ressources : la CVEC, la contribution à la vie étudiante payée par chaque étudiant à la rentrée (91 €), représente cette année 139 millions d’euros. En plus du financement « d’action en faveur de la santé étudiante », elle doit être prioritairement affectée à la satisfaction des besoins alimentaires alors que les services de restauration universitaire ont dû être momentanément interrompus » et « au financement d’outils informatiques ou d’accès Internet ».

 

Assurance-chômage, augmentation du SMIC : les oppositions veulent plus

 

« Notre pays tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal », a enfin constaté Emmanuel Macron. Avant lui, Gérard Larcher, le président du Sénat avait lui estimé sur LCI qu’il y avait des «  décisions de justice sociale » à prendre : « les caissières, chacun sait que ce sont les plus modestement payées » a-t-il pris pour exemple. La CGT, dans une lettre adressée à Emmanuel Macron le 7 avril, a réclamé la hausse du SMIC. La gauche, notamment le PS, demande l’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage, pour l’instant simplement reportée en raison de l’épidémie. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans une lettre au Président de la République le 12 avril, a déploré que « dans notre pays, 6e puissance économique mondiale, une part de la population ne se nourrisse plus à sa faim. » Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel a d’ailleurs débloqué une « aide contre la précarité alimentaire de 60 euros pour 25 000 collégiens ».

 

Mercredi, Philippe Mouiller, sénateur (LR) des Deux-Sèvres, interrogera le gouvernement sur l’impact de la crise sur les plus précaires et les plus fragiles : « C’était une question programmée avant les annonces d’Emmanuel Macron » précise le sénateur qui veut notamment interroger le gouvernement sur les effets du confinement pour les familles monoparentales, les personnes âgées ne pouvant recevoir de soins à domicile, les parents d’enfants handicapés : « il faut à la fois une réponse financière et le suivi des travailleurs sociaux » juge l’élu. Autre sujet aujourd’hui, celui des SDF : « souvent, surtout dans les grandes villes, la population ne les voit même plus. Mais la crise est en train de changer cela. » Ceux-là même qui considéraient les sans-abris avec une relative indifférence « disent qu’il faut absolument trouver une solution car ils les voient comme des dangers pouvant propager l’épidémie. C’est à la fois un peu facile de leur part, à la fois, cela permet d’attirer l’attention de l’opinion sur les sans-abris, qu’il ne faudra pas oublier dans l’après-crise. »

 

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