La Ve République est souvent caractérisée comme une monarchie présidentielle tant les pouvoirs attribués au président de la République sont importants. En 2015, alors qu’il est encore ministre de l’Economie de François Hollande, Emmanuel Macron déclare : « Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent, cet absent c’est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort ». Un roi dont on retrouve les symboles lors de l’élection du président qui tient son premier discours dans la cour du Louvre.
« Il a fait un certain nombre de réformes à la cravache, ce qui a suscité des réactions nombreuses et hostiles ».
Alain Duhamel compare plutôt Emmanuel Macron à l’empereur Napoléon : « Le point commun de l’homme avec le bonapartisme ne réside pas seulement dans sa volonté de changer les règles, d’opérer une rupture mais aussi dans son goût de l’autorité voire de l’autoritarisme ». L’éditorialiste politique note que lors de ses deux premières années de mandat, Emmanuel Macron « n’a pas échoué dans toute tentative de réforme. Il en a fait un certain nombre à la cravache, ce qui a suscité des réactions nombreuses et hostiles ».
Cette hostilité envers le Président s’est manifestée spectaculairement lors du mouvement des Gilets Jaunes : « Cette haine qu’il a suscitée ne trouve pas d’équivalent dans la Ve République ou peut-être envers le Général de Gaulle au moment de la décolonisation de l’Algérie », pointe encore Alain Duhamel.
« Macron déplaît, irrite, provoque et agace par ce qu’il est, par son parcours »
Corinne Lhaïk abonde dans ce sens et déclare : « Il y a une haine qui est adressée à Emmanuel Macron. Elle a une couleur particulière. Les autres présidents étaient souvent haïs pour leurs positions politiques, Macron déplaît, irrite, provoque et agace par ce qu’il est, par son parcours. Il a ce côté du type à qui tout sourit, il donne envie de le cabosser… ». Selon la journaliste, critique à l’égard du locataire de l’Elysée, « les Français ont été surpris de le voir arriver, séduits, résignés pour d’autres parce qu’ils ne voulaient pas de Marine Le Pen ». Elle ajoute en guise de conclusion : « Aujourd’hui une part de la population est déçue et la crise actuelle va donc servir de juge de paix ».
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« Emmanuel, le Hardi », Alain Duhamel, Editions de l’observatoire
« Président cambrioleur », Corinne Lhaïk, Edition de Fayard