Emmanuel Macron a jugé lundi le programme économique de François Fillon "peu crédible et injuste", ironisant par ailleurs sur des similitudes sur la sécurité entre son propre projet et celui du candidat de la droite, auquel il ne demandera "pas de droits d'auteur".
"Je pense simplement que c'est un programme qui est peu crédible et injuste", a répondu l'ancien ministre de l'Economie à la presse qui l'interrogeait sur le volet économique du programme de M. Fillon présenté dans la matinée.
"Injuste", parce qu'il sacrifie "les classes moyennes et les classes populaires" et "peu crédible parce que M. Fillon nous a déjà habitués à cela par le passé" en ayant été "le Premier ministre qui en 2007 annonce la France en faillite pour la rendre cinq ans plus tard plus en faillite encore", a affirmé le leader d'En Marche!.
A l'issue d'une visite de plus d'une heure dans un commissariat du XXe arrondissement de Paris, M. Macron a aussi été interrogé sur les similitudes de son projet avec celui de M. Fillon en matière de sécurité, comme le déploiement de 10.000 policiers et gendarmes supplémentaires sur le terrain ou des amendes pour les délits du quotidien.
"Je suis très heureux de pouvoir inspirer d'autres candidats dans le bon sens (...) Donc ça n'est pas grave, je ne demande pas de droits d'auteur", a ironisé M. Macron, ajoutant toutefois aussitôt que son propre programme était "différent à bien des égards des autres candidats".
"Ce que je prône, c'est une tolérance zéro", a-t-il affirmé, rappelant qu'outre la création de 10.000 postes de policiers et gendarmes sur le quinquennat, il "souhaite recréer une police de sécurité quotidienne".
Celle-ci sera dotée de "deux moyens supplémentaires par rapport a aujourd'hui": "un pouvoir d'amende sur les infractions du quotidien", comme les vols à l'étalage et un "pouvoir d'injonction d'éloignement du territoire", a-t-il indiqué.
Il a aussi assuré que son programme ne contenait pas d'idées "pour courir derrière le Front national qui à la fois sont inefficaces et contraires à nos principes", citant notamment la diminution de la majorité pénale à 16 ans, proposée par M. Fillon, une mesure qu'il a jugée "inutile et contre-productive".