Macron met en garde contre “les extrêmes”, Le Pen joue la carte de l’écologie

Macron met en garde contre “les extrêmes”, Le Pen joue la carte de l’écologie

Face à un Emmanuel Macron déterminé à placer le débat présidentiel sur le terrain des "valeurs" et de la lutte contre les "extrêmes", Marine Le...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Face à un Emmanuel Macron déterminé à placer le débat présidentiel sur le terrain des "valeurs" et de la lutte contre les "extrêmes", Marine Le Pen a contre-attaqué dimanche avec une visite éclair sur le thème de l'écologie, signal adressé à l'électorat Mélenchon.

Après un hommage aux victimes du village martyr d'Oradour-sur-Glane vendredi, le candidat d'En Marche! s'est rendu en fin d'après-midi au Mémorial de la Shoah puis au Mémorial des Martyrs de la Déportation, à une semaine du second tour.

Le candidat d'En Marche! y a rendu hommage à "toutes ces vies fauchées par les extrêmes, par la barbarie" et appelé à "ce que cela "n'advienne plus jamais, en n'acceptant en rien l'affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d'autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge".

Face à des archives concernant la rafle du Vélodrome d'Hiver, en 1942, M. Macron a commenté: "On voit les intentions clairement". Son adversaire Marine Le Pen avait fait polémique début avril en déclarant que "la France n'est pas responsable du Vel d'Hiv".

Le président par intérim du FN Jean-François Jalkh s'est aussi trouvé au milieu d'une polémique, accusé de propos négationnistes qu'il a démentis. Il a été remplacé vendredi par Steeve Briois, maire d'Hénin-Beaumont et eurodéputé.

Marine Le Pen à Gardanne, le 30 avril 2017
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AFP

"Je ne fais pas commerce des commémorations. Ce ne sont pas des événements électoraux", a lâché la candidate FN, qui a rendu dans la matinée à Marseille un hommage discret aux victimes de la Déportation, en déposant une gerbe devant une stèle commémorant l'arrestation de trente enfants juifs et de leurs mères par la Gestapo en 1943.

Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen a accusé M. Macron d'"utiliser" les commémorations "pour essayer de faire passer des messages moraux" hostiles au Front national, jugeant cela "indécent".

- "Terrible erreur" -

Comme à Amiens, où elle avait brièvement rencontré des salariés de Whirlpool mercredi, Mme Le Pen a effectué dimanche une visite surprise sur le site de l'usine Altéo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), connue pour la pollution liée au rejet de "boues rouges".

L'occasion pour la candidate FN, soucieuse d'attirer à elle les suffrages des "Insoumis" de Jean-Luc Mélenchon, de défendre sa vision d'une "planification écologique" orchestrée par un "État stratège" s'appuyant sur un "ministre de la Santé et de l'Environnement".

Dates clés de la vie et carrière de Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de l'élection présidentielle
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AFP

Jeudi, M. Macron avait aussi envoyé des signaux aux électeurs de M. Mélenchon et de Benoît Hamon, arguant que son projet "n'a rien à voir avec celui de Mme Le Pen, qui refuse de voir la transition écologique en face".

"Cette femme est en train de jouer un rôle (...) les gens voient bien qu'elle est en train de me copier", a réagi sur TF1 le chef de file de la France insoumise, avertissant ses électeurs contre la "terrible erreur" que représenterait un vote pour le FN.

M. Mélenchon a néanmoins conseillé à M. Macron de s'inspirer de Mme Le Pen, en faisant un "geste" vers les Insoumis. Il a suggéré à l'ancien ministre de l'Economie de "retirer son idée de réforme du code du travail".

- Borloo 'sonne le tocsin' -

Emmanuel Macron a reçu un soutien de poids, celui de l'ancien ministre de l'Ecologie et ancien président de l'UDI Jean-Louis Borloo. "Heureuse nouvelle", pour François Bayrou, président du Modem et soutien de M. Macron.

"L'heure est grave, le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen confirme ma crainte. Face au danger, il faut sonner le tocsin", a justifié M. Borloo.

Le "marchandage" entre Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen les "rapproche encore plus du pouvoir", a jugé le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, exhortant à une "mobilisation massive" mais appelant aussi M. Macron à "entendre le message de la France populaire".

Plusieurs élus ont encore condamné le fondateur de Debout la France pour avoir "trahi" sa parole, comme le secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand. M. Bertrand l'a comparé à Pierre Laval.

Le numéro 2 du FN Florian Philippot a salué à l'inverse cette "belle alliance" avec le souverainiste, satisfait aussi du soutien d'une gaulliste historique, Marie-France Garaud.

L'ancien secrétaire de Jean Moulin, Daniel Cordier, qui a apporté le sien à M. Macron, a jugé qu'une victoire de Mme Le Pen serait quelque chose de "monstrueux".

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