Emmanuel Macron s'est présenté vendredi comme le tenant d'un "patriotisme ouvert" et "volontaire" face au "nationalisme étriqué" de Marine Le Pen, lors d'un déplacement dans la municipalité FN de Villers-Cotterêts (Aisne) puis à Reims où il a également rejeté "le multiculturalisme béat".
Dans la ville du grand romancier métis Alexandre Dumas, où fut signée en 1539 l'ordonnance faisant du français la langue officielle du royaume, le candidat d'En Marche! était venu défendre la "culture française".
Une façon de répondre à la campagne identitaire du Front national mais aussi d'estomper les propos tenus début février par le candidat centriste, critiqués à droite, selon lesquels il n'existe pas "une culture française".
"Entre le nationalisme étriqué et la réduction à une identité fantasmée, et d'autre part un multiculturalisme béat, il y a l'esprit français. Et l'esprit français, c'est ce patriotisme ouvert que nous portons", a expliqué M. Macron devant la presse.
"C'est cette volonté de savoir d'où nous venons et aussi où nous voulons aller. Et que le coeur de ce volontarisme n'a jamais été l'exclusion de l'autre", a-t-il lancé à l'adresse du Front national, très implanté dans la région.
Quelques heures plus tard, en meeting à Reims devant quelque 1.400 personnes, M. Macron a enfoncé le clou sur le même thème, assurant qu'il ne portait pas "le projet du multiculturalisme car il nourrit le communautarisme, parce qu'il nourrit des ghettos dans la République".
Emmanuel Macron en meeting à Reims, le 17 mars 2017
AFP
Dans la ville du sacre des rois de France, "où notre histoire vibre, tout notre histoire", a-t-il dit, M. Macron a associé au FN une frange de la droite qui a "bâti son influence il y a maintenant 10 ans sous l'égide d'un inquiétant maître à penser, amateur de Charles Maurras, et ennemi de toute modernité", en référence à Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
- "Ce qui nous tient" -
Les tenants de cette droite "ont décidé de réveiller les forces réactionnaires. Ils ont décidé de les exciter, parfois sur des grandes places parisiennes, en réveillant une identité fantasmée, haineuse, avec un combat, stigmatiser celles et ceux qui ne ressemblent pas à l'idée qu'ils se font de la France", a dénoncé M. Macron.
L'ancien ministre de l'Economie s'est ensuite lancé dans un vibrant plaidoyer, à grands renforts de références historiques et littéraires, pour "ce qui nous tient", à savoir les "trois piliers fondamentaux: notre langue, notre culture et son héritage, et notre volonté constante de nous affranchir de tout et de prétendre à l'universel".
"Nous sommes un peuple de France, patriote par cette histoire riche, large, par cette culture commune", a-t-il souligné, en assurant en guise de conclusion que "les vrais patriotes regardent le passé et l'avenir et savent les réconcilier."
Ce discours s'est effectué en présence de François Bayrou qui a rallié M. Macron fin février après l'avoir égratigné par le passé, notamment lorsque M. Macron avait précisément jugé qu'il n'y avait "pas une culture française", mais "une culture en France".
"Vous allez voir que nous sommes pleinement raccord", avait promis M. Macron en rejoignant M. Bayrou à Reims.
Le président du MoDem a pour sa part estimé qu'Emmanuel Macron répondait à un "immense besoin" de "changement" et de "fraîcheur".
"Les règles du jeu politique sont en train de changer parce qu'elles sont épuisées. Et c'est ce que le parcours, le surgissement d'Emmanuel Macron montrent", a-t-il relevé.
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.
A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.