Macron « peut régler définitivement la question corse » affirme Gilles Simeoni
Fort de sa victoire, le nouveau (et premier) président de la collectivité territoriale unique souhaite désormais entamer le dialogue avec l’Etat et demande sur l’amnistie des prisonniers corses.

Macron « peut régler définitivement la question corse » affirme Gilles Simeoni

Fort de sa victoire, le nouveau (et premier) président de la collectivité territoriale unique souhaite désormais entamer le dialogue avec l’Etat et demande sur l’amnistie des prisonniers corses.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Gilles Simeoni peut se réjouir. Le Chef de file de la liste Pè a Corsica a remporté une grande victoire lors des élections territoriales qui se sont déroulées en Corse. « Ce vote participe à la fois d’un combat qui a été mené sur le temps long et c’est la récompense du travail que nous avons collectivement mené depuis deux ans, c'est-à-dire notre élection en décembre 2015 » explique le premier président de la collectivité territoriale unique sur Public Sénat.

« Le Premier ministre nous a félicité pour le résultat obtenu. Je l’ai remercié de cet appel, disant que nous y étions extrêmement sensibles et je lui ai également fait remarquer que, au-delà des politesses protocolaires,  il était important qu’un véritable dialogue s’ouvre entre l’Etat et la Corse » précise-t-il.

« Le vote massif des Corses nous a clairement donné mandat pour engager ce dialogue et pour le mener à bien » poursuit l’élu. « Donc je pense et j’espère que le gouvernement et le président de la République auront à cœur de prendre une position publique très rapide pour qu’ensemble nous définissions un calendrier, une méthode de travail et des objectifs de travail partagés. »

Selon lui, c’est le président de la République qui doit désormais prendre les choses en mains. « La question corse est éminemment politique » assure Gilles Simeoni. « Il appartient à la plus haute autorité de l’Etat, à savoir le président de la République, de prendre des initiatives dans ce domaine (...) Les conditions sont réunies, comme ça n’a jamais été le cas, pour que l’on puisse véritablement sortir par le haut d’une situation de crise qui perdure depuis un demi-siècle, et je crois qu’aujourd’hui Emmanuel Macron, s’il le souhaite, a les moyens d’être l’homme d’Etat qui règlera définitivement la question corse. Mais qui la règlera en apportant une réponse forte à une exigence de justice et d’équité. »

De cette façon, le combat armé est définitivement derrière les Corses. « Nous construisons tous les jours la paix, nous l’enracinons tous les jours un peu plus et nous avons dit très clairement que la page de la violence clandestine est définitivement tournée et qu’il ne pourra pas y avoir de retour en arrière. Ceci étant, le meilleur moyen de d’enraciner la paix, c’est de ne pas laisser le moindre espace à la tentation de la radicalité ou de la violence politique » avertit Gilles Simeoni.

Reste une question sensible : celle des prisonniers corses. « Nous militons pour l’amnistie parce que nous pensons que lorsqu’un conflit s’achève, il est important qu’une loi d’amnistie vienne parachever l’œuvre de paix » juge Gilles Simeoni. «  Il y a un geste à faire immédiatement, c’est le rapprochement de tous les prisonniers politiques (…) Nous ne demandons que l’application loyale du droit positif. »

Corse : les nationalistes en position de force
01:40

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Macron « peut régler définitivement la question corse » affirme Gilles Simeoni
2min

Politique

Education nationale : « Je suis malheureux de l’instabilité ministérielle », déclare Jean-Michel Blanquer

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l’Education nationale et auteur de « Civilisation française » (aux éditions Albin Michel) s’est exprimé sur la valse de ministres à l’Education nationale depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Selon lui, « il y aurait dû avoir un ou une ministre après moi, pendant 5 ans ».

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le