Macron plaide pour une « saine distance » entre pouvoir et médias
Emmanuel Macron a plaidé, lors de ses voeux à la presse mercredi, pour une "saine distance" entre pouvoir et médias, critiquant...

Macron plaide pour une « saine distance » entre pouvoir et médias

Emmanuel Macron a plaidé, lors de ses voeux à la presse mercredi, pour une "saine distance" entre pouvoir et médias, critiquant...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Emmanuel Macron a plaidé, lors de ses voeux à la presse mercredi, pour une "saine distance" entre pouvoir et médias, critiquant une "proximité" qui nuit selon lui à l'action publique.

"Trop souvent, pouvoir et médias ont donné l'impression d'une complicité, et parfois d'une brutalité qui était son revers, dont (la) dignité démocratique fut la première victime", a déclaré le président de la République.

"C'est pourquoi je crois beaucoup plus fécond que chacun exerce son rôle dans son intégrité, à distance des tentations de castes et de pugilats outranciers et avec un retour aux fondamentaux qui est d'abord le respect", a-t-il ajouté.

"Cette distance légitime, c'est celle qui existe entre le pouvoir et le contre-pouvoir", a plaidé M. Macron, qui limite depuis son élection en mai les contacts avec les médias.

"La proximité à laquelle nous avions pu parfois nous habituer n'était bonne ni pour le pouvoir politique ni pour l'exercice du métier de journaliste. Parce qu'elle a consisté parfois à donner plus de place à des propos d'antichambre qu'aux propos tenus de manière officielle", a estimé M. Macron en visant implicitement son prédécesseur François Hollande.

"La volonté légitime de questionner un texte, une politique, je ne la remettrai jamais en cause. Mais cette obsession de vouloir comprendre le contexte pour ne jamais parler du texte de l'action, elle n'est pas légitime. Savoir si je prépare mes voeux de jour, de nuit, s'ils seront debout, assis, couchés, n'a aucun intérêt", a affirmé le président.

"A chaque question posée il doit y avoir une réponse" mais "ce n'est ni la confidence (...) ni la connivence", a-t-il plaidé.

"Cette saine distance ne facilite peut-être pas votre travail ou des habitudes qui avaient été prises. Elle ne facilite pas non plus toujours notre travail parce que j'ai conscience qu'elle peut parfois faire naître une animosité en réaction", a reconnu le président.

"Mais elle est à la base de l'exigence que nous partageons: celle de pouvoir mener une action claire, pensée, où ce qui compte c'est ce qui est dit et ce qui est fait", a-t-il estimé.

Selon M. Macron, "le risque" serait "d'être ensemble dans un lieu qui n'est que celui du commentaire", qui "supplanterait la parole officielle" et "parfois l'action". "Dans cet exercice, nous nous abîmerions tous", a-t-il conclu.

Partager cet article

Dans la même thématique

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le

7min

Politique

Insécurité dans les territoires d’Outre-mer : « Nous, les maires, nous sommes en première ligne pour lutter, mais on n’a pas de moyens pour le faire »

A la veille de l’ouverture du 107e congrès des maires à Paris, des élus des Outre-mer se sont retrouvés à Issy-les-Moulineaux ce lundi 17 novembre. Alors qu’ils font face à une criminalité et une délinquance grandissantes, dans des territoires en proie au narcotrafic, les maires, aux côtés de la délégation sénatoriale aux Outre-mer, ont plaidé pour un « choc régalien ».

Le

Paris : session of questions to the government at the French National Assembly
6min

Politique

Budget 2026 : quels scénarios dans un calendrier de plus en plus contraint ?

Avec encore plus de 1 500 amendements restant à examiner en une semaine à l’Assemblée sur la partie recettes du projet de loi de finances, le calendrier budgétaire est de plus en plus contraint. Dans une assemblée divisée et avec le renoncement du gouvernement de recourir au 49.3, la possibilité d’une adoption des deux lois de finances avant le 31 décembre 2025 relève presque de la politique-fiction.

Le

Paris: Salon europeen de l Education
4min

Politique

Budget 2026 : Un rapport du Sénat dénonce « un coup dur porté à la jeunesse », avec une réduction de l’enveloppe dédiée au service civique

Comme en 2025, la mission sport, jeunesse et vie associative subie une sérieuse coupe dans le budget. Le service civique voit son enveloppe budgétaire réduite de 20 %, soit 114,4 millions d’euros par rapport à l’année dernière. « Se priver d’un dispositif qui fonctionne au moment où on a besoin de faire du lien social, c’est incompréhensible », regrette le rapporteur des crédits, Éric Jeansannetas (PS).

Le