Macron présente son programme jeudi

Macron présente son programme jeudi

Désormais favori dans les sondages, Emmanuel Macron présente son "contrat avec la Nation" jeudi, un exercice sur lequel il se...
Public Sénat

Par Stéphanie LEROUGE

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Désormais favori dans les sondages, Emmanuel Macron présente son "contrat avec la Nation" jeudi, un exercice sur lequel il se sait très attendu, et qui doit lui permettre d'ancrer un électorat jusqu'à présent hésitant.

L'ancien ministre de l’Économie a donné rendez-vous à la presse jeudi matin, au Pavillon Gabriel, à un jet de pierre de l’Élysée. Le document distribué aux journalistes, d'une "trentaine de pages" selon le secrétaire général d'En Marche! Richard Ferrand, devrait s'articuler autour d'une "dizaine de grands thèmes, déclinés en de très nombreuses mesures".

Il devrait à la fois reprendre et synthétiser les propositions distillées depuis le meeting de Strasbourg, le 4 octobre, et en présenter de nouvelles.

Conformément à son accord avec François Bayrou, la semaine dernière, le fondateur d'En Marche! devrait notamment dévoiler le contenu d'une "loi de moralisation de la vie publique" à laquelle le président du MoDem est particulièrement attaché.

Interrogé en marge d'un déplacement en Mayenne et dans le Maine-Loire, mardi, Emmanuel Macron a affirmé que la présentation de jeudi devrait permettre de montrer "de manière très claire et très précise non seulement une vision, mais aussi un projet et des mesures". Il a estimé "avoir un programme beaucoup plus précis et réaliste que nombre d'autres candidats".

"L'enjeu majeur, pour Emmanuel Macron, c'est de lever toutes les critiques sur le thème: +Il n'a pas de programme+, +qui est M. Macron?+", explique le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi. "Si c'est réussi, c'est une manière de crédibiliser sa candidature", ajoute le sondeur, qui rappelle que "l'indécision est encore très forte" dans l'électorat de M. Macron (dans le dernier "Rolling 2017" Ifop-Fiducial publié mardi, 48% des électeurs se disent sûrs de leur choix).

- "Ni Hollande bis, ni méchant libéral" -

"Une campagne présidentielle, c'est une rencontre entre un homme et les Français, mais c'est aussi avoir une offre programmatique forte", juge M. Dabi.

Le candidat d'En Marche! avait estimé dans le JDD le 12 février que "c'est une erreur de penser que le programme est le coeur" d'une campagne. Mais "le programme, ça fait partie des figures imposées dans une campagne", tempère un de ses proches.

Nul doute en tout cas que les adversaires comme les sympathisants de M. Macron seront très attentifs aux propositions de l'ancien ministre de l'Économie.

Le député Gilles Savary a expliqué mardi qu'il attendait de voir le programme de M. Macron pour éventuellement se rallier. "Sur la partie économique, c'est réaliste, sérieux et honnête. C'est le candidat le plus européen, il manque encore une dimension sociale et écologique", a-t-il jugé au sortir d'une réunion du Pôle des Réformateurs, l'aile droite du PS.

Les proches du candidat socialiste Benoît Hamon attendent M. Macron au tournant, prédisant que la présentation de son programme va dévoiler son vrai visage, celui d'un homme "de droite". "Jusqu'à présent, il avance masqué. Il a cherché à dissimuler le plus longtemps possible ce qu'il était, à maintenir l'ambiguïté. Chaque fois qu'il se dévoile, c'est toujours dans le même sens (à droite, NDLR)", souligne l'un d'entre eux.

A preuve, selon eux, les dernières propositions choc de l'ancien banquier: transformation de l'ISF en un "impôt sur la rente immobilière", suppression de 120.000 postes de fonctionnaires (même si le candidat parle d'un "référentiel" plus que d'un "objectif"), réduction de la dépense publique de trois points de PIB...

Lors de la présentation du cadrage budgétaire du programme, jeudi dernier, le porte-parole d'En Marche! Benjamin Griveaux avait vanté un projet équilibré, loin de la "purge" de François Fillon et de "l'illusion" proposée par M. Hamon.

Selon Frédéric Dabi, M. Macron devrait poursuivre jeudi sur cette ligne de crête. "Il devra expliquer qu'il n'est ni un Hollande bis, ni un méchant libéral", résume le sondeur, qui note cependant qu'il a "plus à perdre sur le côté Hollande bis", dans la mesure où l'électorat de gauche est "plus captif" que celui de M. Fillon.

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