La commission nationale d’investiture d’« En marche ! » finalise les dernières investitures pour les législatives. Il reste encore une centaine de cas à régler. Mais si tout le monde a pour l’heure les yeux rivés vers les législatives de juin, un autre scrutin suivra, en septembre : les sénatoriales.
La Haute assemblée renouvellera la moitié de ses élus. Pour cette élection, la stratégie ne change pas. « On va faire des listes « En Marche ! » partout aux sénatoriales » confie à publicsenat.fr un responsable du mouvement qui se transforme en parti. Avec un groupe à la clef ? Il est trop tôt pour le dire. Chacun pourrait vouloir garder son groupe d’origine. Mais si « En marche ! » arrive à envoyer un certain nombre de sénateurs au Palais du Luxembourg, il faudra bien qu’ils soient rattachés à un groupe. Au Sénat, il faut être dix pour en former un. Et on compte déjà un certain nombre de sénateurs pro Macron, comme les membres du groupe PS François Patriat, Bariza Khiari ou Nicole Bricq, des radicaux de gauche comme le président du groupe RDSE Jacques Mézard, le sénateur du groupe LR Jean-Baptiste Lemoyne ou des centristes de l’UDI et du Modem, comme Michel Mercier ou Jacqueline Gourault, qui avaient signé une tribune de soutien dans le JDD. Pour l’heure, une dizaine de sénateurs PS macronistes, sur les 18 qui l’avaient parrainé, se sont retrouvés ce midi pour un déjeuner près du Sénat.
Quitter son parti pour être candidat d’« En marche ! »
Avant d’y voir plus clair pour les sénatoriales, les candidats aux législatives devront se présenter uniquement sous la bannière majorité présidentielle, s’ils veulent avoir l’investiture. L’objectif à peine caché est de réduire à la portion congrue la place du PS et des LR.
Bref, il faudra choisir. Manuel Valls, candidat aux législatives, pourra ainsi ne pas avoir de candidat « En marche ! » face à lui, seulement « s’il est prêt à participer à cette majorité présidentielle, à quitter le PS » a expliqué mardi matin Emmanuel Macron sur BFMTV/RMC. Seuls quelques rares candidats pourraient peut-être faire l’objet d’une forme d’exception, peut-être la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Mais Emmanuel Macron veut s’éviter d’avoir à composer avec un groupe des vallsistes, rassemblés sous le nom des « progressistes » par exemple, et un autre qui viendrait du centre-droit. « Je ne veux pas avoir des combinaisons d’appareil (…) qui décident que l’alliance d’un jour ne vaut plus le lendemain » a-t-il expliqué ce matin. Autrement dit, pas de retour à la IVe République et ses majorités instables. Encore faut-il d’ici là, léger détail, remporter la présidentielle.