Il n'y pensera sans doute pas mercredi en s'envolant pour le G7 au Canada, mais Emmanuel Macron s'apprête à visiter un 29e pays étranger depuis...
Par Damien GAUDISSART
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Il n'y pensera sans doute pas mercredi en s'envolant pour le G7 au Canada, mais Emmanuel Macron s'apprête à visiter un 29e pays étranger depuis son élection, un record qui n'empêche pas des similitudes avec ses prédécesseurs.
Si le président se rend plus fréquemment que ses prédécesseurs à l'étranger, ses déplacements renouent parfois avec les tendances observées lors de précédents quinquennats.
Premier constat: au cours de sa première année de mandat (à partir de la passation de pouvoir jusqu'au 14 mai 2018), Emmanuel Macron a visité plus de pays étrangers que ses prédécesseurs.
Avec 27 pays inscrits à l'agenda officiel, le chef de l'État dépasse d'une courte tête Nicolas Sarkozy (26 déplacements la première année) et, plus nettement, François Hollande.
M. Macron a aussi passé 68 jours à l'étranger, dix de plus que M. Hollande et quatorze de plus que M. Sarkozy.
- "Message" aux Français -
Carte du monde représentant les visites officielles d'Emmanuel Macron à l'étranger
AFP
"De manière générale, le voyage vous +présidentialise+", explique l'historien Christian Delporte. "Le bilan international pose un président de la République".
"Le message principal, c’est +la France est de retour au niveau international+. Le message secondaire, destiné aux Français, c’est +moi, Macron, je suis gaullien, je parle au monde entier+", décrypte Philippe Maarek, professeur de communication politique à l'Upec (Université Paris-Est Créteil).
Plus jeune président de la Ve, Emmanuel Macron choisit parfois des terres rarement voire jamais explorées par ses prédécesseurs lors de leur première année à l'Élysée, comme l'Australie.
En Océanie, "il y a des intérêts économiques évidents", relève M. Maarek, auteur de "Communication et marketing de l'homme politique". Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande n'y avaient pourtant pas posé le pied en début de quinquennat.
La diplomatie de M. Macron est aussi marquée par de fréquents voyages en Europe centrale et orientale (Bulgarie, Roumanie, Grèce, Autriche, Estonie), une tendance perceptible chez M. Sarkozy.
Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Malcolm Turnbull sur un sous-marin à Sydney le 2 mai 2018
POOL/AFP/Archives
En revanche, l'Espagne, destination prisée de Jacques Chirac (trois voyages au début de chacun de ses mandats) et visitée une fois par MM. Sarkozy et Hollande, n'a pas à ce stade attiré le chef de l'État.
Malgré ces ruptures, les déplacements à l'étranger de M. Macron n'échappent pas totalement à la continuité.
L'Europe et l'Afrique sont ainsi les continents les plus visités -un duo de tête immuable chez les trois présidents précédents. M. Macron a réalisé plus de 80 % de ses voyages en Europe (25 déplacements sur 39) et en Afrique (7).
"Dans la mesure où l'un des grands traits de la politique de Macron est le développement de l’Europe, ça explique une bonne partie de ses voyages", relève Philippe Maarek.
- "Compensation" -
Quant à l'Afrique, la présence française découle selon Christian Delporte de "la concurrence d'autres pays, notamment la Chine. La France était un peu en recul, il faut réaffirmer des liens économiques".
Autre invariant : la durée des voyages. En moyenne, de 1,74 jour pour les escapades de M. Macron. Un total proche de M. Chirac (1,69 et 1,59), alors que MM. Sarkozy (1,5 jour) et Hollande (1,4) étaient plus expéditifs.
Dernière tendance stable d'un quinquennat l'autre : les présidents français délaissent l'Amérique du Sud. En dehors de M. Hollande, qui s'était rendu au Brésil en juin 2012, les chefs de l'État successifs ont ignoré ces pays.
"Les urgences n’étaient pas là", pour Philippe Maarek. "Il y a déjà beaucoup de voyages, il y a un seuil que Macron a intérêt à ne pas franchir", avertit-il.
Christian Delporte abonde : "Si ça ne s'arrange pas sur le plan économique et social et si l'opinion lui reproche de ne pas être suffisamment présent", M. Macron sera sans doute amené à réduire la fréquence de ses déplacements à l'étranger.
"C’est pour ça qu’il multiplie les voyages à l’intérieur de la France, parce qu’il doit une sorte de compensation aux Français", renchérit M. Maarek.
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