Macron promet de restaurer la « confiance », avant de nommer son Premier ministre

Macron promet de restaurer la « confiance », avant de nommer son Premier ministre

Emmanuel Macron a promis dès son investiture dimanche de redonner "confiance" aux Français et de "refonder" l'Union européenne, avant la...
Public Sénat

Par Hervé ASQUIN et Laurence BENHAMOU

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Emmanuel Macron a promis dès son investiture dimanche de redonner "confiance" aux Français et de "refonder" l'Union européenne, avant la nomination attendue lundi de son Premier ministre et un voyage à Berlin.

Pour son premier déplacement officiel, le jeune président a rendu visite à des soldats français blessés au combat, à l'hôpital militaire Percy de Clamart, près de Paris, avant une réception à l'Hôtel de Ville de Paris.

Dès lundi, Emmanuel Macron nommera son Premier ministre - un poste pour lequel Edouard Philippe, député-maire Les Républicains du Havre et proche d'Alain Juppé est donné favori - avant de partir pour Berlin.

Afin de relancer l'axe franco-allemand, il a choisi cette destination pour son premier déplacement à l'étranger et a nommé comme conseiller diplomatique l'actuel ambassadeur de France en Allemagne, Philippe Etienne, 61 ans.

L'une des premières nominations dimanche a aussi été celle du secrétaire général de l'Elysée, un poste pour lequel il a choisi son ancien directeur de cabinet à Bercy, Alexis Kohler, 44 ans.

- "Esprit de conquête" -

La passation de pouvoir
Le président élu français Emmanuel Macron et le président sortant François Hollande à Paris, le 8 mai 2017
AFP

Le plus jeune président de la République jamais élu en France, à 39 ans, a pris ses fonctions lors d'une cérémonie solennelle, sous les ors de la Salle des fêtes du palais de l'Elysée.

"Les Français ont choisi l'espoir et l'esprit de conquête", a-t-il lancé, fixant le cap d'une présidence au cours de laquelle il n'entend "rien céder".

"Je veux rendre aux Français leur confiance en eux, depuis trop longtemps affaiblie", a-t-il insisté sur un ton grave, dans son premier discours de chef de l'Etat, avec "la certitude intime que nous pouvons ensemble écrire une des plus belles pages de notre Histoire".

Emmanuel Macron a aussi souligné le "rôle immense" de la France, qui doit "corriger les excès du cours du monde et veiller à la liberté".

Cette journée avait commencé lorsque le chef de l'Etat élu a remonté le tapis rouge de la cour d'honneur de l'Elysée devant un détachement de la Garde républicaine, très lentement et solennellement comme il avait rejoint la Pyramide du Louvre au soir de sa victoire le 7 mai.

Emmanuel Macron (g), Francois Hollande (c) et Brigitte Macron (d) au cours de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Elysée entre l'ancien et le nouveau président, le 14 mai 2017 à Paris
Emmanuel Macron (g), Francois Hollande (c) et Brigitte Macron (d) au cours de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Elysée entre l'ancien et le nouveau président, le 14 mai 2017 à Paris
POOL/AFP

Précédé de dix minutes par son épouse Brigitte, 64 ans, il a été accueilli sur le perron de l'Elysée par le président sortant François Hollande.

Tous deux se sont entretenus pendant une bonne heure, bien plus que la demi-heure prévue. C'est là que le sortant devait livrer à l'entrant quelques secrets d'Etat, à commencer par les codes de l'arme nucléaire.

Puis Emmanuel Macron a raccompagné François Hollande, son aîné de plus de 20 ans, jusqu'à sa voiture, l'applaudissant avant qu'il ne quitte la cour d'honneur. Il s'est ainsi gardé de rééditer la bévue de François Hollande qui, en 2012, avait tourné les talons sans attendre le départ de Nicolas Sarkozy.

La nouvelle Première dame Brigitte Macron, le 14 mai 2017 à l'Elysée à Paris
La nouvelle Première dame Brigitte Macron, le 14 mai 2017 à l'Elysée à Paris
POOL/AFP

Auparavant, Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, avait prononcé les quelques mots de l'investiture. "En cet instant précis, vous prenez vos fonctions", a-t-il dit, avant de prononcer un hommage très personnel.

Puis Emmanuel Macron a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur avant de se voir présenter le Grand collier de Grand maître de la Légion d'honneur.

- Larme à l'oeil -

Parmi les 300 invités de cette investiture, figuraient les corps constitués (Conseil constitutionnel, bureau de l'Assemblée nationale et du Sénat, Cour de cassation...), des représentants des partenaires sociaux, des prix Nobel ainsi qu'une centaine de proches.

Au nombre des invités, une petite dizaine de "marcheurs" de la première heure, Richard Ferrand, Christophe Castaner, Renaud Dutreil, Gérard Collomb, larme à l'oeil, Sylvie Goulard ou François Patriat, et de nombreuses personnalités dont Nathalie Kosciusko-Morizet, Pierre Gattaz ou Elisabeth Guigou.

Emmanuel Macron avait également invité le compagnon de Corinne Erhel, députée des Côtes-d'Armor décédée le 5 mai lors du dernier meeting de la campagne, et celui de Xavier Jugelé, le policier tué le 20 avril sur les Champs-Elysées lors d'une attaque jihadiste -et auquel il a ensuite rendu hommage en faisant une halte sur les lieux de son assassinat-.

La mère d'une militante d'En Marche! morte en voiture durant la campagne, à 29 ans, était aussi présente.

La cérémonie s'est poursuivie dans les jardins de l'Elysée où le nouveau président a passé en revue les troupes tandis que 21 coups de canon étaient tirés depuis l'Esplanade des Invalides.

Puis Emmanuel Macron est sorti par la Grille du Coq, pour remonter seul les Champs-Elysées à bord d'un command car jusqu'à la place de l'Etoile, escorté des motards et des cavaliers de la Garde républicaine.

Comme le veut la tradition, il a ravivé la flamme sur la tombe du Soldat inconnu, sous une pluie battante qui n'était pas sans rappeler celle qui avait accompagné François Hollande cinq ans plus tôt.

Près de 1.500 policiers et gendarmes étaient mobilisés, leurs nerfs mis à rude épreuve par le premier bain de foule du nouveau président sur les Champs-Elysées en plein état d'urgence.

Reçu en fin de journée à la mairie de Paris, Emmanuel Macron a promis d'"accompagner pleinement" la candidature de la ville pour organiser les jeux Olympiques en 2024.

De son côté, François Hollande s'est rendu au siège du PS, rue de Solférino, comme l'avait fait François Mitterrand en 1995, avant un déjeuner dans un restaurant parisien avec ses proches.

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