Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Macron propose à Poutine des solutions d’urgence sur le sort d’Oleg Sentsov
Par Public Sénat
Publié le
Le président français a fait vendredi "plusieurs propositions" à Vladimir Poutine afin de "trouver de façon urgente une solution humanitaire" pour le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, détenu en Russie et en grève de la faim depuis près de trois mois.
Emmanuel Macron a fait part au téléphone à M. Poutine de son "inquiétude alors que l'état de santé de M. Sentsov semble se dégrader dangereusement", selon un communiqué de la présidence française.
Le cinéaste de 42 ans, un opposant à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, est "prêt" à mourir, a déclaré vendredi son avocat Dmitri Dinzé au site d'information Meduza. Il a "mis sa vie en jeu pour sauver la vie des autres, pour ses idéaux, pour son pays", a-t-il ajouté.
Mercredi, sa cousine, Natalia Kaplan, avait indiqué qu'Oleg lui avait écrit dans une lettre sentir que la fin était "proche".
"La situation n'est pas simplement mauvaise, elle est catastrophique. Oleg m'a transmis une lettre via son avocat. Il ne peut presque plus se lever. Il écrit que la fin est proche et il ne parle pas de sa libération", avait-elle écrit sur Facebook.
Oleg Sentsov a été condamné à 20 ans de privation de liberté pour "terrorisme" et "trafic d'armes" à l'issue d'un procès qualifié de "stalinien" par l'ONG Amnesty International.
Il a entamé sa grève de la faim le 14 mai.
De son côté, le chef de l'Etat russe "s'est engagé à répondre" aux "propositions" faites vendredi par M. Macron, a annoncé l'Elysée dans son communiqué, qui ne précise pas la teneur des propositions faites.
Le Kremlin a confirmé aux agences de presse russes que le sort d'Oleg Sentsov avait été évoqué pendant l'entretien.
Peu après la diffusion du communiqué de la présidence française, le Service russe d'application des peines a signalé que deux membres de la commission de surveillance publique des prisons, Paraskovia Filant et Bogdan Vassiliouk, avaient rendu visite vendredi à Oleg Sentsov.
- "Accroître la pression" -
Au cours d'une conversation avec les membres de la commission, M. Sentsov "ne s'est plaint de rien", assure cet organisme dans un communiqué.
Selon la même source, "Oleg Sentsov a refusé d'accepter la proposition des membres de la commission publique de se faire transférer dans un hôpital municipal, expliquant qu'il ne se considérait pas comme un malade".
Selon sa cousine, le cinéaste refuse son transfert dans un hôpital civil de peur de ne pas survivre au trajet.
Le président français avait déjà plaidé plusieurs fois en faveur d'Oleg Sentsov auprès de Vladimir Poutine.
Il lui avait parlé de son cas en mai pendant leur rencontre à Saint-Pétersbourg, puis lui avait adressé un courrier pour "lui faire part de sa vive préoccupation sur l'état de santé du cinéaste et lui demander de réagir rapidement".
Il lui en avait reparlé le 15 juillet au Kremlin, avant la finale du Mondial-2018. Le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux, avait estimé le 10 juillet que "les droits élémentaires" de la défense d'Oleg Sentsov n'avaient "manifestement pas été respectés".
La porte-parole de la diplomatie ukrainienne Mariana Betsa a appelé les Occidentaux à "accroître la pression sur la Russie pour le faire libérer".
D'autres gouvernements occidentaux ainsi que de nombreuses personnalités, comme l'écrivain américain Stephen King et l'acteur américain Johnny Depp, ont appelé le Kremlin à le libérer.
La Cour européenne des droits de l'Homme a quant à elle demandé fin juillet à la Russie d'administrer "des soins appropriés" au cinéaste.
Vladimir Poutine et le président ukrainien Petro Porochenko avaient évoqué en juin au téléphone un éventuel "échange de prisonniers" entre les deux pays, mais cela ne s'est pas concrétisé.