Dimanche sur Radio J, Elisabeth Borne a rappelé les origines du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, le Front national devenu Rassemblement depuis 2018, en le qualifiant « d’héritier de Pétain. » Des mots forts pour une fille de déportée, mais qui n’ont pas convaincu le chef de l’Etat, qui a recadrée sa Première ministre lors du Conseil des ministres de ce mardi, selon les confidences de ministres au Parisien, en estimant qu’Elisabeth Borne avait employé « des mots des années 1990 qui ne fonctionnent plus » en adoptant une « posture morale. »
Un recadrage « assez malvenu », estime le président du groupe LR à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix : « Emmanuel Macron a été élu et réélu en appelant les Français à faire barrage à l’extrême droite. Sans cette diabolisation, il ne serait pas Président de la République. Et maintenant qu’il n’est plus éligible, venir nous dire qu’après lui le déluge, c’est extrêmement cynique. Après la diabolisation, Emmanuel Macron est dans la banalisation du RN. »
« Dans les fondateurs de ce parti, des gens ont porté l’uniforme SS »
Sur le fond, Olivier Marleix peut comprendre l’argumentaire du chef de l’Etat. « Evidemment que les gens qui votent pour le RN aujourd’hui sont très loin de cette histoire, mais moi je n’oublie pas, parce qu’il y a des moments de l’histoire révélateurs », confie-t-il.
Et de poursuivre : « Je n’oublie pas qu’il y avait Pierre Bousquet dans les fondateurs du FN, qui a porté l’uniforme et a été un officier de la Waffen-SS pendant deux ans. Aujourd’hui je ne sais plus exactement ce que c’est le RN, mais force est de se souvenir, ils ont fêté leurs 50 ans, que dans les fondateurs de ce parti, des gens ont porté l’uniforme SS. »
D’après le président du groupe LR, « il faut s’en rappeler » et « à titre personnel », c’est une « lignée » dans laquelle il aurait « du mal à m’inscrire » en tant que gaulliste. « Le vrai point commun dans l’histoire du RN, c’est l’antigaullisme », conclut-il.