Emmanuel Macron a présenté mardi au secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg le "rôle particulier que compte jouer la France" au sein de l'Alliance atlantique, deux mois avant son sommet à Bruxelles, selon l'Elysée.
Le président a détaillé "la vision française de l’avenir de l'Otan: celle d’une organisation unie et solidaire, modernisée, utilisant au mieux ses ressources au service de la stabilité et de la sécurité de la zone euro-atlantique, et crédible et efficace pour notre défense collective", a indiqué la présidence.
Cet entretien visait à préparer le sommet de l’Alliance atlantique des 11 et 12 juillet, un an après celui où Donald Trump, nouvellement élu, avait bousculé ses partenaires européens en exigeant une hausse de leurs contributions, sous peine d'un désengagement américain.
Il avait accusé ses alliés de devoir "d'énormes sommes d'argent", visant les pays comme l'Allemagne dont le budget militaire n'atteint pas les 2% du PIB.
Depuis, la France a décidé d'accroître son budget militaire en visant les 2% pour 2025, "pour consolider la relation transatlantique et pour renforcer la crédibilité militaire des Européens", a rappelé M. Macron à M. Stoltenberg.
En revanche l'Allemagne a choisi de présenter une trajectoire budgétaire d'austérité qui, à partir de 2020, réduit sous les 1,3% du PIB ses dépenses militaires.
Les deux alliés partagent pourtant la volonté de s'émanciper économiquement et militairement de leur partenaire américain avec qui les relations se sont tendues, sous les menaces d'une guerre commerciale sur l'acier et de sanctions en cas de poursuite des relations économiques avec l'Iran.
"Le temps où l'on pouvait compter tout simplement sur les Etats-Unis pour nous protéger est révolu", a déclaré la semaine dernière Angela Merkel, régulièrement critiquée par Donald Trump pour son refus de prendre sa part aux dépenses militaires de l'Otan.
M. Macron a insisté auprès de M. Stoltenberg pour que l'Otan prenne "pleinement en compte les progrès de l’Europe de la défense", selon l'Elysée.
L'UE a lancé en décembre une coopération structurée permanente dans les domaines de la sécurité et de la défense (CSP, ou PESCO en anglais), pour développer des capacités de défense et investir dans des projets communs. Emmanuel Macron propose en outre de créer une force commune d’intervention européenne, capable d'agir hors Otan.