Macron règle la rivalité de ses ministres à Biarritz par un double retrait
Emmanuel Macron a obtenu mercredi de ses deux ministres rivaux dans les municipales de Biarritz, Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, qu...

Macron règle la rivalité de ses ministres à Biarritz par un double retrait

Emmanuel Macron a obtenu mercredi de ses deux ministres rivaux dans les municipales de Biarritz, Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, qu...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU et Jérôme RIVET

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3 min

Publié le

Emmanuel Macron a obtenu mercredi de ses deux ministres rivaux dans les municipales de Biarritz, Didier Guillaume et Jean-Baptiste Lemoyne, qu'ils retirent tous deux leur candidature, réglant un cas qui faisait désordre dans une Macronie secouée par plusieurs dissidences.

C'est, a annoncé directement l'Elysée dans la soirée, à la demande d'Emmanuel Macron que le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume puis le secrétaire d’État au Tourisme et au Commerce extérieur Jean-Baptiste Lemoyne, ont tous deux décidé de renoncer.

Obtenir leur retrait représente une satisfaction pour le chef de l'Etat, qui n'avait pas réussi dimanche à dissuader le député de l'Essonne Cédric Villani de mettre fin à sa candidature dissidente à Paris face au candidat officiellement investi Benjamin Griveaux. La rivalité entre ces derniers obère gravement, selon les sondages, les chances de LREM de gagner la mairie de la capitale, malgré les très bons scores de M. Macron puis de son parti à Paris dans les précédentes échéances depuis 2017.

C'est aussi un nouvel engagement direct du président de la République dans la campagne des Marcheurs, lui qui jusqu'à la semaine dernière avait choisi de ne pas s'impliquer de manière visible dans ces élections, même s'il en suit chaque détail en coulisses.

Le chef de l'Etat avait reçu mardi Didier Guillaume pour lui demander de renoncer à se présenter à Biarritz, où il avait lancé une liste concurrente de celle du maire sortant Michel Veunac, sur laquelle se présentait Jean-Baptiste Lemoyne.

Lors de leur rencontre mardi, le chef de l'Etat avait demandé à Didier Guillaume "de rester à ses côtés afin d'exercer ses responsabilités de ministre de l'Agriculture, dans une période importante pour le gouvernement", précise l'Elysée.

- Arbitrage du président -

Le président de la République a "salué l'esprit de responsabilité de Didier Guillaume et son engagement aux côtés des acteurs de l'agriculture française", a déclaré la présidence, qui souligne une démarche de "clarté et d'unité".

Le secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères Jean-Baptiste Lemoyne le 15 janvier sur le perron de l'Elysée
Le secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères Jean-Baptiste Lemoyne le 15 janvier sur le perron de l'Elysée
AFP

Dans cette période, "toutes les forces de la majorité doivent être rassemblées et travailler ensemble" alors que les enjeux sont également "importants pour l'agriculture française dans le contexte du Brexit et des discussions autour de la Politique agricole commune (PAC)", a ajouté la présidence.

Le président a également demandé ce mercredi à son secrétaire d'Etat de renoncer à figurer sur la liste de Michel Veunac, ce que Jean-Baptiste Lemoyne a accepté dans la soirée.

La pression s'était accentuée ces dernières semaines sur Didier Guillaume pour qu'il renonce à se présenter en rival du maire (MoDem) Michel Veunac, à qui La République en Marche devrait apporter son soutien pour les élections du 15 et 22 mars.

"On m'a prévenu que ce ne serait pas ce soir, mais je continue à l'attendre et je pense que ça arrivera, voilà mon sentiment", a déclaré M. Veunac mercredi.

Le Premier ministre Edouard Philippe avait ainsi estimé mi-janvier qu'il n'était "pas envisageable que deux membres du gouvernement puissent être candidats l'un contre l'autre durablement".

M. Guillaume avait assuré dès mardi qu'il "respectera(it) l'arbitrage du président de la République". "Ce n'est pas possible que deux membres du gouvernement se présentent l'un contre l'autre, même si mon collègue est sur une liste et que moi j'aspire à être maire", avait-il dit sur BFMTV et RMC.

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