Si le chef de l’État ne souhaite pas parler d’« acte » II du quinquennat, « parce que cette terminologie a déjà été prise récemment et renvoie à une autre gymnastique qui se passe plus spécifiquement le samedi », c’est pourtant le terme qu’il utilisera à plusieurs reprises pour évoquer cette sortie de grand débat.
Plusieurs questions lui seront, à ce titre, posées sur son rapport avec les Français. D’abord un aveu sous forme de mea culpa : « Je pense que je peux mieux faire ». Même si, selon lui, « beaucoup de choses ont été faites ces deux dernières années ». Mais « ces choses ne se sont pas vues tout de suite et surtout : « On n’a pas assez mis l’humain au cœur du projet. Un élément de langage qui sera, là encore, répété à de multiples reprises.
Un président trop arrogant ? trop méprisant ? Comme lui ont reproché certains ces deux dernières années. « L’impatience que j’ai avec moi-même, que j’ai avec les membres du gouvernement, je l’ai un peu eue avec les Français et donc le sentiment que j’ai donné c’est une forme d’injonction permanente, d’être dur, parfois injuste. Et ça, je le regrette. Parce que ce n’est pas ce que je suis profondément et ça n’a pas aidé à la cause » a-t-il reconnu.
Désormais, Emmanuel Macron croit « avoir touché l’épaisseur des vies ». « J’ai senti dans ma chair ce qu’ils vivent » assure-t-il. Et dans un pays où selon lui, « on attend beaucoup du président de la République » « cette attente a justifié une certaine colère ».
Néanmoins, Emmanuel Macron assure qu’il ne reviendra pas en arrière mais mettre en place un « projet plus humain, plus ancré ». « Ce nouvel acte est pour moi un changement de méthode très profond que j’assume ».
Macron: « La haine et l’irrespect, nous ne devons pas nous y habituer"
À une deuxième question sur la colère d’une partie des Français qui s’exprime chaque samedi depuis novembre dernier, Emmanuel Macron fait un constat. « Diriger aujourd’hui en démocratie, c’est accepté de ne pas être populaire. Je préfère être responsable, tenir mes engagements et être impopulaire plutôt que chercher à séduire de manière tout à fait éphémère ».
Pour autant, « la haine qu’on a pu voir déferler à mon endroit, à l’égard de ma famille, à l’égard des élus de la République, est inacceptable » a-t-il souligné. Il y voit une conséquence de « la dilution de la morale collective très profonde qu’il nous faut condamner avec beaucoup de vigueur ». « La haine et l’irrespect, nous ne devons pas nous y habituer. C’est un recul de la morale civique et de l’éducation et je me battrais de toutes mes forces contre ».
« Cette période m’a changé parce qu’elle a accru le sentiment d’immense responsabilité que j’ai aujourd’hui » a-t-il conclu.