Macron rencontre Juppé qui salue la « capacité d’écoute » du président
Avant un grand débat avec les élus girondins, Emmanuel Macron s'est entretenu vendredi matin avec Alain Juppé, le maire de la...

Macron rencontre Juppé qui salue la « capacité d’écoute » du président

Avant un grand débat avec les élus girondins, Emmanuel Macron s'est entretenu vendredi matin avec Alain Juppé, le maire de la...
Public Sénat

Par Régine LAMOTHE, Laurence BENHAMOU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Avant un grand débat avec les élus girondins, Emmanuel Macron s'est entretenu vendredi matin avec Alain Juppé, le maire de la capitale girondine, qui a de nouveau apporté son soutien au chef de l'Etat, à quelques heures de son départ de la vie politique.

Les deux hommes se sont retrouvés en début de matinée autour d'un petit-déjeuner.

Arrivant à pied pour rejoindre la résidence préfectorale où l'ancien Premier ministre et le chef de l'Etat s'étaient donnés rendez-vous, Alain Juppé a précisé à la presse avoir apprécié la prestation de M. Macron à Pessac la veille, lors d'une des deux visites surprise du président en banlieue bordelaise : "J'ai été très impressionné par la capacité d'écoute du président de la République", a-t-il dit.

Maire de Bordeaux depuis 1995, sans interruption à part deux ans, Alain Juppé avait annoncé le 13 février, à la surprise générale, accepter la proposition du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand de prendre la succession de Lionel Jospin au Conseil Constitutionnel.

"L'envie me quitte", avait-il dit devant la presse le lendemain, en parlant d'un esprit public devenu "délétère".

Il remettra sa démission au préfet officiellement ce vendredi, et prêtera serment au Conseil constitutionnel le 11 mars.

"Il faut savoir tourner la page", a-t-il déclaré vendredi matin, faisant part de son "émotion profonde", mais soulignant que d'ici son arrivée parmi les Sages, il garde "encore (sa) liberté d'expression politique".

Il a souhaité "bonne chance au gouvernement", et souligné que "toute la question est de savoir ce que seront les suites de ce grand débat" national engagé par l'exécutif face à la crise des "gilets jaunes".

A sept commerçants qui l'attendaient feuilles A4 autour du cou disant notamment "stop aux manifestations, commerce en danger", après plusieurs samedis de violences en marge des cortèges de "gilets jaunes", le maire de Bordeaux les a exhortés à s'"exprimer": " la majorité silencieuse est trop silencieuse", a-t-il jugé.

Il a aussi souhaité que le 26 mai lors des élections européennes il y ait "un vrai choix proposé aux Français entre ceux qui croient a l'Europe et ceux qui n'y croient pas vraiment ou pas du tout".

- "Décentralisation" -

En tant que maire encore pour quelques heures de la ville-hôte du débat entre une cinquantaine d'élus girondins et le chef de l'Etat, M. Juppé devait ouvrir les discussions aux alentours de 10H00. Elles doivent durer jusqu'à 13h00, heure du départ du président de la République.

Alain Rousset, qui "préside la plus grande région de France", compte dire à Emmanuel Macron "qu'il faut rapprocher les Français du pouvoir et faire un geste immense de décentralisation".

"L'Etat aussi dans ses actions régaliennes (doit) se doter de plus de pouvoir pour empêcher ces espèces de départ à la cloche de bois sans qu'il y ait de retour sur investissement pour le territoire et des salariés", plaide-t-il aussi, en évoquant notamment la fermeture de l'usine automobile Ford, à Blanquefort.

Le débat de ce vendredi, sous bonne garde policière, se tient à l'Hôtel de Nesmond, magnifique hôtel particulier des XVIe et XVIIe siècles et résidence officielle des préfets de Gironde.

Elle se situe à 150 mètres de la place Pey-Berland, où samedi après samedi, des heurts éclatent en fin de manifestation des "gilets jaunes" entre des manifestants et les forces de l'ordre.

Bordeaux, métropole en pleine expansion qui a vu ces dernières années les prix immobiliers s'envoler, est l'un des bastions du mouvement, même s'il semble s'y effriter.

Jeudi après-midi, le président de la République a effectué deux des visites surprise dont il est coutumier dans le cadre de son tour de France du grand débat. A Pessac, il a été interpellé par une femme "gilet jaune" lors d'un débat dédié aux femmes, où il était accompagné des secrétaires d'Etat Marlène Schiappa et Sébastien Lecornu.

"J'ai le droit de ne pas mettre un gilet jaune", a dit le président alors qu'elle tentait de lui mettre un collier orné d'un gilet jaune fluo

Le chef de l'État s'était auparavant rendu dans un centre social de Bordeaux aidant les projets professionnels des parents isolés en difficultés, l'un des problèmes identifiés par le grand débat.

leb-rhl-bur-ggy/ib:PHC

Partager cet article

Dans la même thématique

Macron rencontre Juppé qui salue la « capacité d’écoute » du président
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Macron rencontre Juppé qui salue la « capacité d’écoute » du président
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le