Macron répond à la percée de Mélenchon en se posant en candidat de « l’indignation » et du renouvellement
Emmanuel Macron s'est posé mardi à Besançon en candidat de "l'indignation véritable" et du renouvellement de la classe politique, répondant à la...

Macron répond à la percée de Mélenchon en se posant en candidat de « l’indignation » et du renouvellement

Emmanuel Macron s'est posé mardi à Besançon en candidat de "l'indignation véritable" et du renouvellement de la classe politique, répondant à la...
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Par Marc PRÉEL

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Emmanuel Macron s'est posé mardi à Besançon en candidat de "l'indignation véritable" et du renouvellement de la classe politique, répondant à la percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, qui bouscule le sprint final de la présidentielle.

"Le révolutionnaire communiste, il était sénateur socialiste quand j'étais encore au collège! Que veut-il nous faire croire?", a fustigé le candidat d'En Marche! devant environ deux mille personnes.

L'ancien ministre de l'Economie a surtout tenté de ravir au leader de la gauche radicale le flambeau de "l'indignation", popularisé par le mouvement anti-austérité des Indignés espagnols.

"L'indignation elle est là, l'indignation elle est chez celles et ceux qui sont là dans cette salle ce soir, qui n'ont pas voulu accepter les règles de la vie politique", a-t-il plaidé.

"L'indignation elle est chez celles et ceux qui veulent se battre pour les classes moyennes, contre l'injustice sociale et territoriale, (...) qui veulent gagner la réindustrialisation", a-t-il affirmé, sur cette terre industrielle de l'est de la France où le Front national de Marine Le Pen fait de gros scores.

Emmanuel Macron, le 11 avril 2017 à Besançon
Emmanuel Macron, le 11 avril 2017 à Besançon
AFP

Rejetant "l'indignation d'estrade, celle qui consiste à dénoncer et à rien proposer" et "l'indignation facile qui propose comme solution de répliquer les recettes d'hier et de dépenser l'argent qu'on n'a pas", le jeune candidat s'est posé en candidat d'une "indignation véritable", "profonde", "lucide" et "utile", en citant Stéphane Hessel, auteur du best-seller "Indignez-vous".

A douze jours du premier tour, l'irruption de Jean-Luc Mélenchon à la troisième place des sondages, à quelques points de Marine Le Pen et d'Emmanuel Macron et légèrement devant François Fillon, est venue accroître l'incertitude d'une campagne présidentielle déjà inédite par ses rebondissements.

"Les Français aiment la gagne, ça peut profiter à Mélenchon", reconnaît un proche soutien de M. Macron, qui juge toutefois que "l'analyse du programme Mélenchon ne peut pas lui être favorable".

- "les mêmes visages depuis 30 ans" -

S'il reste le favori des enquêtes d'opinion, Emmanuel Macron plafonne et doit combattre l'image que cherchent à lui coller la droite et l'extrême-droite, d'héritier de l'impopulaire François Hollande.

En lançant à de nombreuses reprises "ça ne peut pas continuer comme ça!", l'ancien ministre de l'Economie a mis l'accent sur sa rupture avec le passé.

"Qu'est ce qui fait que ce soir vous êtes là avec moi? C'est que toutes et tous, nous nous sommes dit à un moment: Ca ne peut pas continuer comme ça! Ca ne peut pas continuer comme ça!", a lancé le candidat.

M. Macron, qui deviendrait à 39 ans le plus jeune président de la Ve République, s'en est pris aux "mêmes visages" de la classe politique "depuis 30 ans".

François Fillon, le 11 avril 2017 à Marseille
François Fillon, le 11 avril 2017 à Marseille
AFP

Il a moqué François Fillon, "Vercingétorix qui a oublié qu'à la fin celui-ci a rendu les armes". Et qui se pose en "rebelle" alors que "depuis 35 ans il est dans la vie politique française".

"Il en a fait tous les postes et manifestement il en connaît intimement les pires usages", a-t-il lancé, en allusion aux affaires qui ont valu au candidat Les Républicains d'être mis en examen.

Quant à Marine Le Pen, "elle a encore montré ces derniers jours", avec ses propos controversés sur la rafle du Vel d'Hiv, qu'elle portait "un nom, une marque que nous connaissons trop bien, qui hante la politique française depuis tant de décennies".

Quand certains l'appellent par son prénom, "c'est bien de Mme Le Pen qu'il s'agit, et d'un parti de haine et de rejet de l'autre", a accusé M. Macron.

Le candidat poursuit sa campagne à Pau jeudi, où il doit s'afficher avec son allié et maire de la ville, le président du MoDem François Bayrou.

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