Emmanuel Macron a assuré mardi que "rien n'est gagné" dans la bataille du second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, répondant à un...
Macron répond aux critiques et affirme que « rien n’est gagné »
Emmanuel Macron a assuré mardi que "rien n'est gagné" dans la bataille du second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, répondant à un...
Par Fabrice RANDOUX, Sylvie GROULT
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Emmanuel Macron a assuré mardi que "rien n'est gagné" dans la bataille du second tour de la présidentielle face à Marine Le Pen, répondant à un avertissement de François Hollande, pour qui le score du FN au premier tour ne doit pas être sous-estimé.
Très offensive, la candidate du Front national, arrivée dimanche deuxième derrière Emmanuel Macron avec un record de voix historique pour son parti, multipliait pendant ce temps les œillades aux électeurs de François Fillon et Jean-Luc Mélenchon.
"L'enjeu, c'est que le Front national soit le plus faible possible" le 7 mai, a affirmé le chef de l'État depuis Laval, estimant qu'"il n'y a pas eu de prise de conscience de ce qui s'est passé dimanche".
"Je pense qu'il convient d'être extrêmement sérieux et mobilisé, de penser que rien n'est fait parce qu'un vote ça se mérite, ça se conquiert", a averti François Hollande, qui avait appelé lundi à voter pour son ancien conseiller et ministre.
and director of the Seine-Saint-Denis' Chamber of trades and crafts Patrick Toulmet (R) and French writer, activist and specialist of emergency medical services Patrick Pelloux(2nd R) during his visit at the Raymond Poincare hospital in Garches, outside Paris on April 25, 2017.
POOL/AFP
En marge d'une visite à l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine), Emmanuel Macron lui a répondu en affirmant que "rien n'est jamais gagné, il faut se battre".
Le candidat d'En Marche!, critiqué pour avoir semblé "enjamber" le second tour, a aussi assuré sur France 2 n'avoir "aucun regret" d'avoir célébré dimanche sa première place à la brasserie parisienne La Rotonde.
- 'Projet fratricide' -
En visite mardi matin au marché de gros de Rungis (Val-de-Marne), Marine Le Pen a eu "une pensée pour les électeurs de François Fillon", victimes selon elle d'une "trahison" du candidat qui a appelé à voter Emmanuel Macron.
Le candidat d'En Marche! Emmanuel Macron après une visite de l'hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine), le 25 avril 2017
POOL/AFP
Puis elle a fait un appel du pied aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas pris position pour le second tour: "Est-ce que sérieusement vous envisagez de voter pour M. Macron qui a annoncé qu'il allait mener une guerre sociale éclair dès son élection, par ordonnances?", a-t-elle lancé sur TF1, en dénonçant un "projet fratricide" et une "France soumise".
La Manif pour tous, fer de lance de l'opposition à la loi sur le mariage homosexuel, a appelé mardi à s'opposer à Emmanuel Macron, "candidat ouvertement anti-famille". "Emmanuel Macron prépare une politique anti-famille. Pour les familles, pour les enfants, pour l’avenir, le 7 mai : Macron, c’est non", affirme dans un communiqué la présidente du mouvement Ludovine de la Rochère, sans donner d'autre consigne de vote.
Le candidat d'En Marche! a lui aussi fait un signe aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, se disant sur France 2 "triste" pour eux. "Je pense qu'ils valent beaucoup mieux que ce qu'il leur a dit dimanche soir", a-t-il déclaré à propos de l'absence de consigne de vote de M. Mélenchon.
Marine Le Pen tiendra jeudi soir un meeting à Nice, bastion de la droite qui a placé François Fillon devant elle, puis au Parc des Expositions de Villepinte pour un grand meeting à l'occasion du traditionnel 1er mai frontiste.
Emmanuel Macron sera mercredi dans la Somme, où il se rendra à l'usine Whirlpool d'Amiens, menacée de fermeture, avant un meeting dans le Pas-de-Calais à Arras, deux départements où Marine Le Pen est arrivée en tête dimanche.
- 'Finasseries' -
Mardi, les deux finalistes se sont retrouvés dans la cour de la préfecture de police à Paris, à l'invitation de François Hollande, lors de l'hommage national au policier tué jeudi dernier dans un attentat sur les Champs-Élysées.
A droite, le débat est lancé en coulisses depuis que le bureau politique des Républicains a avalisé lundi un texte appelant à "voter contre Marine Le Pen pour la faire battre au second tour", sans appeler à voter Macron.
Ce compromis masque des divergences entre un Laurent Wauquiez qui exclut de participer à une coalition autour d'Emmanuel Macron et un Bruno Le Maire qui n'aurait "aucune hésitation" à intégrer le gouvernement si le leader d'En Marche! se retrouvait sans majorité claire à l'Assemblée.
Alain Juppé, qui a réuni ses proches mardi soir à Paris, a critiqué des "finasseries": "Voter blanc, c'est donner sa chance au FN. Assez de finasserie! Pour battre MLP, il n'y a qu'une solution: voter Macron", a-t-il tweeté.
Pour sa part, Nicolas Sarkozy va annoncer qu'il votera en faveur de l'ex-ministre de l'Économie, selon des sources LR concordantes.
Au PS aussi, les tensions sont vives après la cinquième place de Benoît Hamon et les doutes sur la stratégie à suivre avant les élections législatives. Manuel Valls, partisan d'un rapprochement avec En Marche! dans le cadre d'une future majorité, a prévenu devant ses proches que "personne ne peut nous exclure du PS" à cause du soutien à M. Macron.
A 48 heures de la réunion de la commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances, le ton est monté d’un cran entre le gouvernement et la droite sénatoriale qui refuse d’endosser la responsabilité d’un niveau de déficit, porté à 5,3 %. Aux questions d’actualité au gouvernement du Sénat, Amélie de Montchalin indique que le gouvernement a choisi « en conscience de travailler avec le Parti socialiste ».
Au Sénat, la majorité de droite le répète à l’envi : elle n’est pas responsable de la copie du budget portant le déficit à plus de 5% du PIB. Et les rappels à l’ordre du ministre de l’Économie lundi n’ont pas plu aux élus de la Chambre haute.
Lors des questions d’actualité au gouvernement du Sénat, le Premier ministre Sébastien Lecornu a longuement détaillé la stratégie de l’exécutif pour lutter contre la crise de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a appelé au soutien des vétérinaires menacés, car en charge des « dépeuplements » des bovins affectés.
Le président du groupe LR au Sénat a fait part de la colère de ses troupes lors des questions au gouvernement, après que le ministre de l’Économie a pointé du doigt la responsabilité du Sénat dans la dégradation du projet de loi de finances. Le Premier ministre a indiqué que ses ministres faciliteraient les compromis, à deux jours de la commission mixte paritaire.