Macron retourne sur les routes pour déminer les tensions sociales
A Epernay jeudi, au Congrès des maires puis à Amiens la semaine prochaine, Macron retourne au contact des Français au moment où les tensions...

Macron retourne sur les routes pour déminer les tensions sociales

A Epernay jeudi, au Congrès des maires puis à Amiens la semaine prochaine, Macron retourne au contact des Français au moment où les tensions...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU, Jérôme RIVET

Temps de lecture :

4 min

Publié le

A Epernay jeudi, au Congrès des maires puis à Amiens la semaine prochaine, Macron retourne au contact des Français au moment où les tensions sociales se multiplient, à quatre mois des municipales.

Ces déplacements coïncident avec plusieurs mobilisations sociales, dont une grande manifestation pour l'hôpital jeudi à Paris. Et ce week-end, les "gilets jaunes" ambitionnent d'être nombreux sur les ronds-points et à Paris pour le premier anniversaire de leur mouvement. Sans oublier le cri d'alarme des étudiants et la perspective d'une grande grève nationale le 5 décembre à la SNCF et à la RATP.

Emmanuel Macron "casse la France" et ses "valeurs", a accusé mardi Marine Le Pen.

Dans ce contexte, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a insisté mercredi sur "la vigilance du gouvernement" face à "un certain nombre de catégories professionnelles qui, à raison, connaissent des difficultés".

Des
Des "gilets jaunes" sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris, le 22 décembre 2018
AFP/Archives

"Nous déminons point par point", précise une source gouvernementale, alors que l'exécutif semble redoubler de prudence par rapport aux réformes à venir, à commencer par celle des retraites.

A ces tensions, Emmanuel Macron veut répondre par des faits et des chiffres. Il parlera ainsi, au cours de ses déplacements à Epernay et Amiens, de sujets très concrets: maisons de santé, couverture très haut débit, desserte ferroviaire... L'occasion de faire valoir sa proximité avec les préoccupations des Français et, dans sa ville natale d'Amiens, ses racines locales, en réponse à ceux qui l'accusent de déconnexion, sa "principale faille", selon le chef des députés LR Damien Abad.

Jeudi, après une visite au Mémorial des batailles de la Marne, à Dormans, le chef de l'Etat assistera dans l'après-midi à une séance du conseil municipal d'Epernay.

Il présidera ensuite une réunion de "suivi de la mise en œuvre des réformes et des actions engagées au niveau territorial" en interrogeant le préfet et ses collaborateurs.

"Il s'agit d'une sorte de contrôle continu pour vérifier comment les impulsions données à Paris sont interprétées et mises en oeuvre à mi-mandat", explique l'Elysée.

Le chef de l'Etat, deux ans et demi pile après son entrée en fonction,demandera au préfet des comptes sur les indicateurs de l'action de l'Etat - surnommés les "OVQ" ("objet de la vie quotidienne") - censés donner des mesures chiffrées de l'avancement des réformes.

- Avant les municipales -

Il lui demandera ainsi où en sont les rénovations thermiques des logements, l'ouverture des maisons de santé, le nombre d'apprentis, la scolarisation des enfants handicapés ou les maisons France Services réunissant plusieurs services publics.

Malgré des mesures de sécurité toujours importantes, la CGT a prévu un rassemblement dans le centre d'Epernay à 14H00.

Mardi prochain, dans un même esprit "d'écoute et de dialogue", explique l'Elysée en référence au grand débat, Emmanuel Macron ouvrira le Congrès de l'Association des maires de France (AMF), qu'il avait boudé l'an dernier.

Après deux ans de relations tendues -- il s'était fait huer au Congrès de l'AMF de 2017 --- l'Elysée espère cette fois "un dialogue apaisé", grâce au projet de loi sur le statut des élus locaux et au "grand débat" qui a mis les maires à l'honneur.

Le Premier ministre Edouard Philippe, le 7 octobre 2019, lors d'un débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale
Le Premier ministre Edouard Philippe, le 7 octobre 2019, lors d'un débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale
AFP/Archives

Comme l'an dernier, Emmanuel Macron recevra le lendemain soir 1.500 maires à l'Elysée pour un séance de questions-réponses. Avant que le Premier ministre Edouard Philippe ne clôture, le lendemain, le congrès de l'AMF, dernier grand rendez-vous avec les élus locaux avant les municipales de mars.

Cette "grande séquence territoriale" continuera à Amiens, où le chef de l'Etat a prévu deux jours de visite, les 21 et 22 novembre, aux thèmes multiples: un discours sur la jeunesse dont Amiens est la capitale européenne pour 2020, le 800e anniversaire de la cathédrale, l'inauguration de la Citadelle, nouveau pôle universitaire de Picardie, et une rencontre avec les anciens salariés de l'usine Whirlpool, l'un des dossiers sociaux de ces dernières années.

Il devrait également faire des annonces sur le raccordement ferroviaire de la ville ainsi que sur le canal Seine-nord, un projet pharaonique d'autoroute fluviale de plus de 100 km qu'il a promis de concrétiser.

Partager cet article

Dans la même thématique

Macron retourne sur les routes pour déminer les tensions sociales
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Macron retourne sur les routes pour déminer les tensions sociales
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le