Macron réunit mardi à Paris les responsables libyens pour sortir de la crise
Les principaux responsables libyens sont invités mardi à Paris par le président français Emmanuel Macron, pour une conférence...

Macron réunit mardi à Paris les responsables libyens pour sortir de la crise

Les principaux responsables libyens sont invités mardi à Paris par le président français Emmanuel Macron, pour une conférence...
Public Sénat

Par Jérôme RIVET

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les principaux responsables libyens sont invités mardi à Paris par le président français Emmanuel Macron, pour une conférence internationale sous l'égide de l'ONU destinée à ouvrir la voie à des élections d'ici la fin de l'année dans ce pays plongé dans le chaos depuis 2011.

L'objectif de ce rendez-vous diplomatique inédit, confirmé dimanche par la présidence française, est de "créer les conditions d'une sortie de crise" en Libye, en "responsabilisant tous les acteurs nationaux et internationaux".

Jusqu'à présent, tous les efforts engagés ont échoué à stabiliser ce pays d'Afrique du nord depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi à la suite des Printemps arabes et de l'intervention occidentale lancée en mars 2011.

Pour tenter d'y parvenir, le président français accueillera, durant trois heures mardi matin, les quatre principaux dirigeants rivaux: le Premier ministre Fayez al-Sarraj, le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est du pays, le président de la Chambre des représentants Aguila Salah Issa et celui du Conseil d'Etat Khaled al-Mishri.

Ils ont donné leur accord pour signer une déclaration qui "fixe le cadre d'un processus politique" prévoyant la tenue d'élections législatives et présidentielle, si possible d'ici la fin de l'année, selon la présidence.

Cet engagement sera pris en présence de représentants de 19 pays impliqués dans le dossier: les cinq pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni et France), l'Italie, ancienne puissance coloniale, l'Allemagne, les pays voisins (Egypte, Algérie, Tunisie, Tchad), les puissances régionales (Emirats, Qatar, Koweit, Turquie, Arabie Saoudite, Maroc).

Le président congolais Denis Sassou-Nguesso, qui dirige le comité de haut niveau de l'Union Africaine sur la Libye, sera présent aux côtés du chef de la mission de l'ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, chargé de superviser le processus.

Ainsi sera actée "la responsabilité de la communauté internationale" sur l'avenir de la Libye, où la menace jihadiste reste présente, tandis que les trafics d'armes, de drogue et d'êtres humains y prospèrent en l'absence de toute autorité de l'Etat.

L'inquiétude avait poussé M. Macron à faire de la Libye l'une des priorités de sa politique internationale, très tournée vers le Sahel. Il avait ainsi organisé en juillet 2017 une rencontre entre MM. Sarraj et Haftar près de Paris.

- "Statu quo pas tenable" -

Depuis, les efforts diplomatiques se sont poursuivis, menés par l'ONU et les pays d'Afrique du nord, et aujourd'hui "le diagnostic que le statu quo n'est pas tenable en Libye est partagé par tous", précise la source diplomatique.

Dans le pays même, "il y a des attentes très fortes dans la population pour que des élections, notamment la présidentielle, se tiennent", souligne-t-elle. En témoigne le succès de la campagne d'inscription sur les listes électorales, avec l'enregistrement de 2,7 millions de Libyens, dont 43% de femmes, sur les six millions d'habitants.

Parallèlement, "la situation sécuritaire s'est améliorée" même si "elle reste très instable", indique-t-on à l'Elysée.

Le maréchal Haftar a ainsi récemment lancé une opération pour "libérer" Derna, une ville côtière à 1.000 km à l'est de Tripoli contrôlée par une coalition hétéroclite de milices islamistes et jihadistes, notamment proches d'Al-Qaïda.

Dans ce pays où les milices, comme celle de la ville de Misrata, font la loi, l'unification des forces de sécurité est l'un des objectifs de la feuille de route qui devrait être actée mardi.

Le processus politique devra aussi s'attacher à simplifier les institutions pour que ne subsistent qu'une seule banque centrale et un seul Parlement.

Le plan d'action de l'ONU prévoit en outre qu'un projet de Constitution puisse être soumis à référendum, ce qui pourrait repousser la tenue des élections. Un tel report est souhaité par certains responsables qui insistent sur la nécessité de d'abord mener à bien la réconciliation nationale.

Partager cet article

Dans la même thématique

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord, contre l’avis de la France ?

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le

Macron réunit mardi à Paris les responsables libyens pour sortir de la crise
3min

Politique

Crise agricole : « Avec une vaccination massive, nous ne pourrions plus exporter », s’inquiète François Patriat

Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.

Le

Buste de Marianne
2min

Politique

Sondage : 76% des Français s’intéressent aux prochaines municipales

Comme lors des précédentes élections municipales, le thème de la « sécurité et de la lutte contre la délinquance » se dégage largement comme prioritaire pour 50% des Français interrogés, en particulier chez les sympathisants de droite et d’extrême droite, dans un sondage Odoxa pour Public Sénat et la presse régionale. La santé et le niveau des impôts locaux suivent, avec 35% de citations chacun.

Le