Macron sur TF1 jeudi midi pour reconquérir la France populaire
Une école primaire dans un petit village normand: Emmanuel Macron a choisi un cadre inédit pour sa troisième interview télévisée jeudi avec l...
Par Jérôme RIVET, Laurence BENHAMOU
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Une école primaire dans un petit village normand: Emmanuel Macron a choisi un cadre inédit pour sa troisième interview télévisée jeudi avec l'objectif d'expliquer ses réformes aux personnes âgées, aux ruraux et aux classes populaires, des électorats à reconquérir.
Outre le lieu, le format est aussi inhabituel puisque le président s'exprimera durant le journal de 13H de TF1 qu'anime depuis 30 ans Jean-Pierre Pernaut, l'une des figures les plus populaires du petit écran.
Le chef de l’État "répondra à toutes les questions", a assuré mercredi l’Élysée. Et celles-ci ne manquent pas, de la grève de la SNCF à l'éventualité de frappes militaires en Syrie, en passant par l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes, les facs bloquées, le pouvoir d'achat ou encore la limitation de vitesse à 80 km/h.
L’Élysée précise que ce n'est pas cette actualité chargée qui a poussé le président à sortir de son silence télévisé mais "l'échéance de la première année" de son quinquennat, Emmanuel Macron ayant été élu le 7 mai.
Pour être sûr d'être entendu par le plus grand nombre, il accordera une seconde interview dimanche soir, pendant deux heures, avec Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, sur BFMTV, RMC et le site Mediapart.
"Quand vous engagez des transformations très profondes, il y a toujours besoin d'explication, surtout quand vous faites face à des oppositions qui sont dans la caricature, le raccourci et dans la politique du tweet", a expliqué mercredi le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Il le fera "avec beaucoup de calme et de détermination", a-t-il précisé.
Alors que ses opposants lui collent l'image de "président des riches" et "des villes", Emmanuel Macron se déplacera à 150 km de l’Élysée, à Berd'huis, un village de l'Orne d'environ 1.100 habitants.
L'entretien se déroulera dans une classe de CE2 de l'école, qui s'est adaptée pour continuer à accueillir ses 195 élèves dans ses bâtiments modernes répartis autour d'une large cour de récréation.
- "Exercice de communication" -
Durant une heure, Jean-Pierre Pernaut y interrogera Emmanuel Macron entre de "courts reportages et témoignages, via lesquels des Français pourront interpeller ou s'adresser au chef de l’État", selon TF1.
Jean-Pierre Pernaut, l'une des figures les plus populaires du petit écran, qui anime depuis 30 ans le journal de 13H de TF1, est pris en photo ici à Boulogne-Billancourt à côté de Paris, le 13 février 2015
AFP/Archives
Le JT de 13H00 est suivi par 5,3 millions de téléspectateurs en moyenne chaque jour de la semaine. Il est le plus regardé par les retraités, les employés et les habitants des zones rurales. Mais les jeunes et les actifs des villes, qui ne rentrent pas déjeuner chez eux, ignorent généralement ce journal.
"Jean-Pierre Pernaut est l’incarnation d'un journalisme de proximité qui cible un public âgé, provincial, conservateur et inactif", souligne le politologue Philippe Moreau-Chevrolet. Avec lui, "Emmanuel Macron veut parler à la +vraie+ France, et sortir de son image de +président des riches+ jeune, glamour et parisien", selon lui.
L'enjeu est de taille car les retraités, qui avaient massivement voté pour lui il y a un an, lui reprochent notamment la hausse de 1,7 point de la CSG.
Selon un récent sondage de l'institut Elabe, la cote de confiance d'Emmanuel Macron recule à la fois dans les classes populaires, où elle n'est plus que de 27%, et dans les classes moyennes (-6 points à 41%), alors que, parallèlement, elle progresse chez les cadres, à 65%.
Pour Lydia Guirous, l'une des porte-parole des Républicains (LR), "l'exercice de communication" d'Emmanuel Macron "ne suffira pas à gommer les effets dévastateurs de la politique qu'il mène", citant la hausse de la CSG, la politique familiale, la "fermeture des écoles rurales" et la sécurité.
En s'invitant au journal de Jean-Pierre Pernaut, "la ficelle est un peu grosse", estime Sébastien Chenu, membre du bureau exécutif du Front national, pour qui le président "repartira" ensuite "avec un peu de mépris comme il l'a souvent fait vis-à-vis des classes populaires".
A gauche, Manuel Bompard, coordinateur des campagnes de LFI, considère que la tentative de M. Macron de "reprendre la main" illustre une "première victoire du mouvement social" qui a réussi à "provoquer plus rapidement que prévu sa prise de parole".
Après ces deux entretiens télévisés, Emmanuel Macron se rendra la semaine prochaine dans les Vosges pour un déplacement centré sur la ruralité et les villes moyennes.
Moins d’un an après le précédent projet de loi, le gouvernement va porter un nouveau texte sur l’immigration. L’idée est de reprendre « les articles censurés par le Conseil constitutionnel », selon l’entourage du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Mais chez les députés Renaissance, on prédit un groupe coupé en deux sur le sujet. « On sait qu’aucun texte ne passera sans l’accord du RN », pointe le sénateur écologiste Guy Benarroche.
Le gouvernement a annoncé l’examen d’un nouveau texte sur l’immigration dès le début de l’année 2025. Il y a à peine un an, la droite sénatoriale menée par Bruno Retailleau avait vu ses amendements au précédent texte largement censurés par le Conseil constitutionnel au motif de cavaliers législatifs. Ces dispositions pourraient réapparaître.
Invité de la matinale de Public Sénat, le député de la Somme, Jean-Philippe Tanguy a expliqué la position de son groupe sur la proposition du gouvernement de présenter un nouveau texte sur l’immigration au début de l’année 2025. Le député de la commission des finances a également détaillé la position de son groupe sur le vote du budget, sans évoquer précisément les amendements que son groupe défendra.
Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
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