Macron tente de déminer après ses propos controversés
Emmanuel Macron réunit samedi ses partisans pour un meeting à Toulon, au moment où sa campagne voulant réconcilier gauche et droite est...

Macron tente de déminer après ses propos controversés

Emmanuel Macron réunit samedi ses partisans pour un meeting à Toulon, au moment où sa campagne voulant réconcilier gauche et droite est...
Public Sénat

Par Marc PRÉEL

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Emmanuel Macron réunit samedi ses partisans pour un meeting à Toulon, au moment où sa campagne voulant réconcilier gauche et droite est brouillée par des propos controversés sur la colonisation ou le mariage homosexuel.

Entre critiques sur son programme trop flou et sur les contradictions de ses discours, le candidat "et de gauche et de droite" voit s'accentuer ses attaques contre cette stratégie tous azimuts.

Pour son rival socialiste Benoît Hamon, "courir plusieurs lièvres électoraux à la fois vous amène à tenir des propos confus, indécis, finalement assez troubles". "A force de faire le grand écart, on se fait mal", persifle un ténor de droite.

Venu vendredi dans le Vaucluse présenter son programme en matière de sécurité en terre FN, le jeune candidat d'En Marche, en bonne position selon certains sondages pour accéder au second tour de la présidentielle en raison notamment de l'affaire d'emplois présumés fictifs handicapant François Fillon, s'est défendu de ce procès en incohérence.

Emmanuel Macron, candidat du mouvement En Marche! à la présidentielle, passe devant des tombes de juifs algériens, au cimentière européen de Bologhine, le 14 février 2017 à Alger
Emmanuel Macron, candidat du mouvement En Marche! à la présidentielle, passe devant des tombes de juifs algériens, au cimentière européen de Bologhine, le 14 février 2017 à Alger
AFP/Archives

"Ce n'est pas un grand écart de vouloir donner une place à chacun (...) La société française est faite de beaucoup de grands écarts et donc, il faut parler à tout le monde", a plaidé l'ancien ministre de l'Economie.

S'il prône désormais la "tolérance zéro" à l'égard de la délinquance, il envisageait dans son livre "Révolution" que le vol, sauf circonstances aggravantes, ne soit plus passible d'une peine de prison.

Jeudi, M. Macron avait jugé que les opposants au mariage homosexuel avaient été "humiliés" durant le quinquennat. Ses propos ont provoqué un tollé à gauche et chez les associations LGBT, le poussant samedi à faire un mea culpa dans L'Obs en promettant à "la communauté homosexuelle", elle aussi "humiliée", de "toujours trouver en (lui) un défenseur".

Il s'est par ailleurs dit favorable à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples lesbiens, une mesure honnie par "la Manif pour tous".

En qualifiant en début de semaine en Algérie la colonisation de "crime contre l'humanité", le candidat a déclenché une autre polémique qui l'a contraint à s'expliquer, face à l'offensive portée par la droite et le Front national.

Dans un sud-est de la France qui accueille une grande partie des pieds-noirs et de leurs descendants, M. Macron a dû affronter l'émoi de certains d'entre eux, venus l'interpeller vendredi lors de son passage à Carpentras (Vaucluse).

- "Le personnage est comme ça" -

"Je n'ai pas dit que vous aviez fait un crime contre l'humanité ni que tous les Français qui y étaient avaient commis un crime contre l'humanité", s'est-il défendu lors d'un échange avec deux représentants d'un groupe de manifestants.

Un de ses proches reconnaît "une boulette": "Il voulait dire crime contre l'humain, évidemment". Mais le même juge que "l'ambiguïté" de son patron peut être "sa force". Selon un sondage Ifop publié samedi, les Français sont très partagés sur sa déclaration sur sa colonisation: 51% l'approuvent et 49% ne sont pas d'accord.

Points clés du programme d'Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle
Points clés du programme d'Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle
AFP

"Le personnage est comme ça. Il dit: +Il faut qu'on arrête avec les tabous de droite et gauche+. Il ne s'interdit rien et en plus il le fait avec une vraie sincérité. Le signal qu'il envoie, c'est qu'on change de logiciel", défend un ancien cadre de la droite qui a rallié Macron.

Lors de son précédent grand meeting en date à Lyon, début février, l'ancien ministre de François Hollande avait à la fois rendu hommage au président François Mitterrand et à l'ex-figure du RPR Philippe Séguin.

Devant quelque 2.000 partisans attendus samedi après-midi au Zénith de Toulon, il devrait revenir sur les polémiques de la semaine, selon son entourage.

Selon un sondage Ipsos publié jeudi, Emmanuel Macron recueille 23% des intentions de vote, derrière Marine Le Pen (26%) mais désormais devant François Fillon (18,5%).

Mais son électorat est un des plus volatils, avec un tiers seulement de personnes disant que leur choix est définitif, contre environ 60% pour François Fillon et 75% pour Marine Le Pen. Et d'autres sondages montrent un effritement de sa cote depuis quelques jours...

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Macron tente de déminer après ses propos controversés
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le