Macron : une nouvelle polémique sur l’APL
Des propos d’Emmanuel Macron sur la baisse des APL, issus d’un documentaire diffusé ce lundi soir, ont provoqué un tollé. L’opposition fustige la marque d’un « mépris » de classe de la part du chef de l’État.

Macron : une nouvelle polémique sur l’APL

Des propos d’Emmanuel Macron sur la baisse des APL, issus d’un documentaire diffusé ce lundi soir, ont provoqué un tollé. L’opposition fustige la marque d’un « mépris » de classe de la part du chef de l’État.
Public Sénat

Par Maud Larivière avec SB

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’anniversaire de la première année d’Emmanuel Macron à l’Élysée est marqué ce lundi 7 mai, par la diffusion d’un documentaire sur le chef de l’État.  Dans « Macron président, la fin de l’innocence », qui sera diffusé sur France 3,  le réalisateur Bertrand Delais,  donne la parole au Président dans une série d’entretiens. Le chef de l’État  revient alors sur plusieurs moments clefs de l’année écoulée, notamment la décision du gouvernement de baisser les aides personnalisées au logement (APL).

« Les gens qui pensent que la France c'est une espèce de syndic de copropriété où il faudrait défendre un modèle social qui ne sale plus, une République dont on ne connaît plus l'odeur et des principes qu'il fait bien d'évoquer parce qu'on s'est habitué à eux, et qui pensent que, en quelque sorte, le summum de la lutte, c'est les 50 euros d'APL, ces gens-là ne savent pas ce que c'est que l'histoire de notre pays. L'histoire de notre pays, c'est une histoire d'absolu, c'est ça la France » affirme le chef de l’État. Juste avant, Emmanuel Macron fait même une curieuse comparaison avec la mort du colonel Arnaud Beltrame. « Le colonel Beltrame est mort parce que la France, ce sont des idées, des valeurs, quelque chose d'une guerre qui le dépasse ».

 À l’été 2017, la décision du gouvernement de baisser de 5 euros les APL, pour une économie mensuelle de 32,5 millions d'euros pour l’État, avait provoqué une vague d’indignation en France.

Presque un an plus tard, le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, a reconnu, dimanche, sur France 3, que l’abaissement de cette aide sociale avait été une « mauvaise décision ». « Nous avons corrigé la chose, nous avons lancé une réforme de fond sur le logement social qui fait que demain, il n’y aura plus aucun perdant aux APL », a-t-il ajouté.

Ce lundi, c’est le patron des députés LREM, Richard Ferrand, qui lui emboîte le pas, jugeant à son tour que « toute politique de rabot par définition, est une mauvaise politique ». « Le président de la République avait dit, je cite : c’est une connerie, le Premier ministre avait indiqué que c’était une mesure qui n’était pas intelligente, donc nous étions tous d’accord. Mais elle était inévitable » a dévoilé Richard Ferrand avant de justifier que cette « connerie » était « dans les tuyaux pour tenir les engagements budgétaires qui avaient été faits, et qu’elle n’était pas du ressort du gouvernement ».

Sur Public Sénat, ce matin, le député LREM, Sylvain Maillard tient les mêmes arguments (voir notre article). Le sénateur LREM, André Gattolin, s’est dit lui « pas particulièrement choqué » par « la petite phrase » d’Emmanuel Macron.

APL: André Gattolin « pas particulièrement choqué » par « la petite phrase » d’Emmanuel Macron
00:53

Parmi les opposants du gouvernement, le député LFI, Alexis Corbière, a qualifié « d’indigne » les propos du chef de l’État.

La sénatrice écologiste, Esther Benbassa, évoque le « mépris » d’Emmanuel Macron envers « les gagne-petits ».

Pour la porte-parole des Républicains, Laurence Saillet, « un Président ne devrait pas dire ça ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le

Paris: Questions au gouvernement Senat
8min

Politique

Budget : les sénateurs LR et le gouvernement Lecornu se renvoient la responsabilité de l’échec

Face à l’incapacité des députés et sénateurs à trouver un accord en commission mixte paritaire, le gouvernement fait porter l’échec sur le dos de la droite sénatoriale. Le PS lui emboîte le pas et dénonce le « dogmatisme » de LR. « Pitoyable », rétorque-t-on à droite, où on accuse le gouvernement d’avoir voulu provoquer « l’échec de la CMP ».

Le