Emmanuel Macron a cherché mardi à Bruxelles à se placer au centre du jeu pour "construire" l'Union européenne des cinq prochaines années, en...
Par Jérôme RIVET
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Emmanuel Macron a cherché mardi à Bruxelles à se placer au centre du jeu pour "construire" l'Union européenne des cinq prochaines années, en appelant à une vaste coalition entre les forces de droite, de gauche et écologistes proeuropéennes.
Symbole de cette détermination, le chef de l'Etat a été, contrairement à son habitude, l'un des premiers à arriver dans le vaste bâtiment du Conseil européen, trois heures avant le début du dîner avec les 27 autres dirigeants européens.
"Nous sommes face à une nouvelle étape de l'aventure européenne", a-t-il expliqué pour marquer l'importance qu'il accordait à ce sommet extraordinaire organisé pour tirer les leçons des élections européennes.
Pour lui, ce scrutin a provoqué "une véritable recomposition" politique à l'échelle du continent. Car, "pour la première fois depuis que le Parlement européen existe, il n'y a pas de majorité avec deux partis", le Parti Populaire européen (PPE) à droite et les sociaux-démocrates à gauche.
"Donc il y a nécessité de construire autre chose, un nouveau projet, qui soit à l'image de ce que le peuple européen a choisi", a-t-il ajouté, en appelant à "ne pas répliquer les vieilles habitudes".
Et pour cela, à ses yeux, se place au coeur "la nouvelle force centrale de progrès" qui devrait être construite autour des 21 eurodéputés de la liste Renaissance (formée par le parti macroniste LREM et son allié Modem), qui a recueilli 22,41% des voix dimanche en France, arrivant en deuxième position derrière celle du Rassemblement national (RN, extrême droite).
Cette nouvelle force "aura évidemment une responsabilité importante" en travaillant "avec les conservateurs, les sociaux-démocrates et, je le souhaite, avec les Verts", a-t-il précisé.
Emmanuel Macron veut aussi bousculer le mode de désignation des quatre grands postes européens, dont celui, primordial, de président de la Commission européenne, qui devront être nommés avant le prochain sommet européen des 20 et 21 juin.
- "Légitimité forte" -
Paris refuse depuis plusieurs mois le candidat allemand désigné par les partis membres du PPE (droite), l'Allemand Manfred Weber, auquel Angela Merkel a renouvelé mardi son soutien.
Emmanuel Macron a exprimé sa satisfaction d'avoir obtenu que les dirigeants remettent en cause le principe du "Spitzenkandidat" (chef de file), qui fait que le candidat proposé par le premier parti soit privilégié pour la présidence de la Commission en remplacement de Jean-Claude Juncker.
Le président français Emmanuel Macron s'exprime devant la presse avant un sommet européen extraordinaire à Bruxelles le 28 mai 2019
AFP
Pour le président français, les futurs dirigeants à Bruxelles doivent être "les plus qualifiés" car l'Europe "a besoin de dirigeants qui ont une légitimité forte", notamment pour la représenter face aux grandes puissances comme les Etats-Unis et la Chine.
A son arrivée à Bruxelles, il a souligné que la Danoise Margrethe Vestager (la commissaire européenne à la Concurrence), le Français Michel Barnier (chargé du Brexit) et le Néerlandais Frans Timmermans (vice-président de la Commission) en avaient la capacité.
Manfred Weber avait été jugé lundi "totalement disqualifié" par le numéro deux de la liste Renaissance, Pascal Canfin, dont les propos ont suscité des réactions en Allemagne.
Au titre des priorités de l'UE pour les cinq prochaines années, le chef de l'Etat a placé au premier plan la réponse à "l'urgence climatique", qui a été "un message très fort en France et partout en Europe" des élections de dimanche. Pour "taxer les entreprises polluantes, rendre le transport aérien moins polluant ou sortir complètement des pesticides... nous devons le faire au niveau européen. Pas au niveau d'un pays", a-t-il ajouté.
"J'aurais préféré faire mieux", a commenté Emmanuel Macron en revenant sur les résultats des élections, mais le score de la liste LREM-Modem est "une bonne base".
Il a aussi salué l'existence en Europe d'une "majorité possible sans les extrêmes", ce qui "n'était pas donné il y a quelques mois". "Maintenant, soyons clairs": durant "les cinq années qui viennent au niveau européen, nous devons démontrer que nous savons faire renaître l'Europe, que nous savons convaincre nos concitoyens que c'est un projet qui est bon pour eux". "Sinon ils se tourneront encore plus vers les extrêmes et le nationalisme", a-t-il averti.
À peine voté au Sénat, le projet de loi d’orientation agricole a fait l’objet d’un compromis en commission mixte paritaire. La nouvelle version du texte laisse la part belle à plusieurs mesures introduites par les sénateurs, notamment le principe de « non-régression » de la souveraineté alimentaire et la dépénalisation de certaines atteintes à la biodiversité. L’opposition dénonce un débat « au pas de charge ».
Chaque voix comptera pour le candidat d’Emmanuel Macron à la présidence du Conseil constitutionnel. Après l’avoir auditionné chacune à leur tour, les commissions des lois de l’Assemblée nationale et du Sénat décideront au cours d’un vote, qui s’annonce disputé, si elles confirment ou rejettent cette désignation. La droite sénatoriale fait part de ses doutes et ne donne pas de consigne de vote. Les députés du RN, qui détiennent aussi la clé du scrutin, maintiennent le suspense.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin s’est félicitée de l’adoption définitive des textes budgétaires. La ministre promet de poursuivre la trajectoire de réduction du déficit et d'associer plus largement les parlementaires dans le suivi des dépenses.
L’élection du futur président des Républicains se tiendra les 17 et 18 mai. À la fois ministre et candidat, Bruno Retailleau assure que la guerre des chefs « ne viendra pas de lui ». En face, Laurent Wauquiez, qui espérait s’imposer naturellement à la tête du parti, répète que cette fonction n’est pas compatible avec l’agenda d’un ministre.