Des enfants que l’on force à manger jusqu’à ce qu’ils vomissent, d’autres à qui on ne donne pas à boire, des couches parfois inchangées pendant une journée entière… Les conclusions du rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) sur les crèches sont effarantes. Bien qu’il souligne une situation très hétérogène en fonction des établissements, il souligne une « maltraitance institutionnelle » et fait des propositions dont le gouvernement s’assurera de la mise en œuvre, selon Charlotte Caubel secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance qui répondait à Public Sénat avant la séance de questions au gouvernement.
« C’est le gouvernement qui l’a demandé suite aux événements tragiques de Lyon », explique Charlotte Caubel. L’ancienne magistrate fait référence à l’empoisonnement d’une fillette de 11 mois dans une crèche privée lyonnaise en septembre 2022.
Les violences physiques sont « inacceptables »
Dans son rapport, l’IGAS fait état de violences envers les bébés gardés dans les crèches. « Cela relève de la loi, c’est inacceptable », s’indigne Charlotte Caubel qui enjoint les parents « à porter plainte dès qu’ils ont le moindre doute ». La secrétaire d’Etat explique que le gouvernement s’engage à lutter contre « les violences de toutes natures », physiques et psychologiques.
Au-delà de ces violences volontaires, l’IGAS souligne un problème structurel lié à la pénurie de professionnels puisque 10 000 postes sont vacants. « Ce n’est pas le même champ de la violence, mais les difficultés de prises en charge peuvent aller jusqu’à la négligence, relève la secrétaire d’Etat. Il faut des gens formés et en nombre suffisant », appuie-t-elle.
« 200 000 places en crèches supplémentaires »
La question de l’attractivité du métier est épineuse. L’IGAS demande que les conditions de travail des personnels dans les crèches soient améliorées. « Beaucoup de personnes font bien leur métier dans les crèches. mais il y a un problème d’attractivité », souligne Charlotte Caubel. Selon elle, l’amélioration de l’attractivité « passe par des augmentations salariales, des renégociations des accords de branche, la qualité de vie au travail et la reconnaissance sociétale de ces métiers ».
Outre l’attractivité, la secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance a rappelé l’objectif des 200 000 places en crèches supplémentaires pris par le gouvernement. « Avec les travaux sur la branche famille, le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combes va accompagner le financement des places de crèches », martèle Charlotte Caubel. Tout reste à faire, vu le manque d’engouement que suscitent les professions de la petite enfance.