Ils se sont promis de « ne pas sortir d’ici » avant d’être invités à un rendez-vous en présence du Premier ministre, Jean Castex, et de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Plusieurs dizaines d’intermittents du spectacle et militants de la CGT occupent depuis le milieu de l’après-midi le théâtre de l’Odéon, à Paris.
La mobilisation a débuté plus tôt dans la journée place de la République, à l’appel de la CGT Culture. Dans un communiqué, le syndicat dénonce « des situations sociales détériorées, voire catastrophiques » pour certains intermittents du spectacle, auteurs et agents vacataires de la fonction publique « du fait de la disparition totale ou partielle de leurs activités professionnelles ».
Cette manifestation est organisée « en un jour symbolique », note Clément, intermittent du spectacle, joint par Public Sénat : « Cela fait un an jour pour jour que le monde de la culture connaît des restrictions en raison de la situation sanitaire », note-t-il.
Une année blanche avait été décrétée pour les bénéficiaires du régime de l’intermittence, afin qu’ils préservent leur indemnisation malgré l’annulation de leurs contrats. D’ordinaire, les allocataires doivent justifier de 507 heures annuelles de travail, pour pouvoir prétendre à l’assurance chômage.
Ce dispositif de soutien exceptionnel à la culture pourrait être remis en question, craignent les syndicats : « L’année blanche est supposée prendre fin le 31 août 2021 mais elle risque de ne pas être prolongée, alors même que les restrictions sanitaires perdurent », résume Clément.
Mais le militant affirme que cette journée d’action a aussi vocation à témoigner de la « solidarité » du monde de la culture avec les autres secteurs touchés par les mesures sanitaires. « Dans l’événementiel, la restauration, ou encore le tourisme, on retrouve plein d’intermittents de l’emploi, des précaires, qui se retrouvent sans aucune aide », souligne Clément. « Je connais un maître d’hôtel de 45 ans qui vient de boucler son dossier de surendettement. C’est une catastrophe. »