La députée LREM Barbara Pompili s'est dite lundi "assez choquée" par les images de l'évacuation de militants écologistes lors d'un sit-in à Paris à l'aide de gaz lacrymogène, souhaitant que l'enquête permette de "faire la lumière sur ce qui s'est passé".
"Quand j'ai vu ces images, j'ai été assez choquée comme tout le monde car on envoie du gaz lacrymogène très près des yeux des gens", a-t-elle commenté sur France 2, se disant "plutôt satisfaite" de l'enquête demandée par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner qui permettra de dire notamment si "on a le droit de faire ça".
Tout en notant que la manifestation n'était "pas déclarée", la députée ex-EELV aujourd'hui présidente LREM de la commission du Développement durable à l'Assemblée nationale a souligné que "ces militants sont dans l'action non violente" et a jugé que "c'est bien d'avoir des lanceurs d'alerte qui viennent nous dire +allez bougez vous+".
Quant aux propos du ministre de l'Ecologie François de Rugy qui a estimé dimanche qu'"on n'est plus au temps des manifestations" mais dans celui de "l'action" pour le climat, et a justifié l'utilisation des gaz "qui ont pour but que les gens s'en aillent", Mme Pompili a estimé qu'"il est dans son rôle" de membre du gouvernement consistant à dire "qu'il y a des règles qui doivent être respectées".
Un autre ministre, Marc Fesneau, en charge des Relations avec le parlement, a appelé lundi sur Cnews à attendre de "voir ce que dira l''enquête". "Ce n'est pas une violence physique directe, c'est une violence, pour certains (commentateurs, NDLR), exercée au travers de l'emploi de gaz lacrymogènes", a-t-il noté.
Le blocage et l'évacuation des manifestants ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully. Des images de l'intervention des forces de l'ordre ont été largement partagées sur Twitter: elles montrent des policiers aspergeant abondement de gaz lacrymogène ces militants participant pacifiquement à un sit-in lors de l'occupation de ce pont du centre de Paris par l'organisation Extinction Rebellion.
Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur "les modalités" de cette évacuation controversée.
Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire "cesser l'entrave à la circulation générée par cette action".