Le député européen (EELV) Yannick Jadot et le premier secrétaire du PS Olivier Faure ont crié au "scandale" lundi après l'évacuation par la police de militants écologistes pacifiques, la députée France insoumise Mathilde Panot y voyant le symbole de "l'autoritarisme fort contre les militants écologistes" pratiqué, selon elle, par le gouvernement.
"C'est indigne d'avoir des jeunes qui se battent pour notre climat, qui se battent pour notre avenir... et la seule réaction du gouvernement ce n'est pas d'agir, c'est de leur balancer des gaz lacrymogènes. Ça, c'est scandaleux", a dénoncé Yannick Jadot sur BFMTV et RMC, rappelant que les "jeunes ont fait de l'écologie la première force politique pour les européennes".
En découvrant les images, en pleine canicule, "j'ai d'abord cru que c'était de l'eau qu'on mettait sur les manifestants pour les rafraîchir", a ironisé Olivier Faure sur la même chaîne. "Que n'ai-je découvert ensuite que ce n'était pas de l'eau mais des gaz lacrymogènes?"
"Au lendemain de ces images, le gouvernement aurait dû s'excuser, il aurait dû dire +c'est insupportable+. On ne peut pas avoir dans ce pays des forces de l'ordre qui se mettent à gazer à bout portant des manifestants pacifiques, assis", qui sont "20, 30, 40" et "ne sont pas des casseurs", a ajouté M. Faure.
"Comment peut-on s'en remettre à une enquête et ne pas commencer par s'excuser, par dire +oui c'était des moyens qui n'étaient pas appropriés+ ?", a-t-il insisté, alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a demandé un rapport au préfet de police de Paris sur "les modalités" de cette évacuation.
"C'est un scandale absolu que, dans une démocratie, ces gens soient traités de la sorte alors qu'ils viennent simplement alerter et chercher à dire au gouvernement : +Faites davantage+" en faveur de l'environnement et du climat, a encore jugé Olivier Faure.
Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, s'est également dit "scandalisé".
Le blocage et l'évacuation des manifestants ont eu lieu vendredi sur le pont de Sully. Des images de l'intervention des forces de l'ordre ont été largement partagées sur Twitter: elles montrent des policiers aspergeant abondamment de gaz lacrymogène ces militants participant pacifiquement à un sit-in lors de l'occupation de ce pont du centre de Paris par l'organisation Extinction Rebellion.
"Il y a un autoritarisme fort contre les militants écologistes comme ceux qui, à Bure, luttent contre l'enfouissement des déchets nucléaires. On est à 50 procès avec des interdictions de territoire prononcées contre les militants", a affirmé sur Sud Radio Mathilde Panot, vice-présidente du groupe de La France insoumise à l'Assemblée nationale.
L'eurodéputée et ex-tête de liste LFI aux européennes Manon Aubry a renchéri sur france info, dénonçant des faits "intolérables" et estimant que M. Castaner "doit rendre des comptes, d'où que vienne l'ordre".
"Cher gouvernement français, pouvez vous m’expliquer ces images? Insoutenables!", a réagi sur Instagram l'actrice Marion Cotillard.
"Des activistes français et des étudiants en grève se font asperger de gaz lacrymogène alors qu'ils protestent pacifiquement, à Paris, contre une situation climatique désastreuse et trop ignorée", a-t-elle ajouté.
Samedi, le réalisateur et militant Cyril Dion, auteur du documentaire "Demain", avait annoncé qu'il refusait sa promotion dans l'ordre national du Mérite en raison de ces "violences".
Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre sont intervenues pour faire "cesser l'entrave à la circulation générée par cette action".
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