A l'unisson de nombreux responsables politiques, le gouvernement a condamné mercredi les "violences" survenues après l'immolation d'un étudiant à Lyon, et semble vouloir prévenir un enlisement de la situation en recevant dès jeudi les organisations étudiantes.
Une grille d'entrée du ministère de l'Enseignement supérieur a été arrachée mardi alors que des cours ont été perturbés sur des campus de Paris, Lyon et Lille, où 300 à 400 personnes ont pénétré dans la faculté de droit et empêché François Hollande de tenir une conférence. Certains ont également déchiré les pages de son dernier livre.
"Rien ne peut justifier (ces) violences", s'est émue la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, à l'issue du Conseil des ministres.
Des rassemblements de centaines d'étudiants en colère s'étaient par ailleurs soldés mardi par des incidents dans plusieurs villes, notamment à Lyon où un étudiant de 22 ans s'était immolé par le feu vendredi devant un restaurant universitaire. Avant son geste, le jeune homme, toujours entre la vie et la mort, avait laissé un message interpellant les pouvoirs publics sur la précarité étudiante.
"Il faut se refuser à toute instrumentalisation politique", a fait valoir Mme Ndiaye, en assurant que l'exécutif avait "pris toute la mesure de ce drame".
Le président Emmanuel Macron a déploré un geste "tragique" et a demandé au gouvernement "la plus grande vigilance", a ajouté la porte-parole.
En l'absence de la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, qui visite les bases de recherche françaises en Antarctique, le secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse Gabriel Attal a provisoirement hérité du dossier.
Aides sociales aux étudiants
AFP
"Le Premier ministre m'a demandé de recevoir au plus vite les organisations étudiantes, je les recevrai à partir de demain matin", a-t-il indiqué au Sénat mercredi, expliquant vouloir "faire un point d'étape" sur l'accompagnement social des étudiants et les chantiers en cours, comme le projet de revenu universel d'activité.
Des responsables de droite, de gauche et de la majorité ont également dénoncé mercredi les "violences" survenues la veille, tout en déplorant la "précarité" des étudiants.
Un homme nettoie un tag "La précarité tue" inscrit sur une vitrine à Lyon, le 12 novembre 2019
AFP
Le numéro deux des Républicains, Guillaume Peltier, a appelé le gouvernement à "prendre des sanctions exemplaires contre des minorités infimes, politisées, qui organisent ces violences".
"La précarité étudiante est une réalité" mais "la violence, c'est pas possible", a abondé le président (ex-LR) de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, tout en mettant en garde le gouvernement: "Quand on donne le sentiment de passer à côté de la colère, ce sont les plus ultras, les plus durs, les plus violents, qui donnent le sentiment que c'est comme ça qu'on se fera entendre".
Mme Vidal et son homologue de la Culture Franck Riester avaient déjà dénoncé mardi une "violence (qui) n'a pas sa place à l'université".
François Hollande avait, lui, regretté mardi que cette "émotion", qu'il a aussi jugée "légitime", "se soit transformée en violence de la part d'une centaine d'individus".
Voyant dans les violences "une atteinte à nos valeurs communes", le premier secrétaire du PS Olivier Faure a déploré que le gouvernement ne débourse "rien de plus pour les conditions de vie des étudiants" et prévoie même "encore moins d'APL (aide au logement, ndlr) en janvier".
L'université Lyon 2, où étudiait le jeune homme qui s'est immolé par le feu, a été de nouveau fermée mercredi après des blocages menés par des étudiants.
Le Sénat a approuvé mercredi, dans l’urgence, le report au printemps 2026 des élections provinciales prévues en Nouvelle-Calédonie en novembre. Il s’agit de la première étape à la mise en place du fragile accord de Bougival sur l’avenir institutionnel de l’archipel.
Après la suspension de la réforme des retraites annoncée par Sébastien Lecornu, les socialistes ont décidé de renoncer à voter la censure pour laisser place au « pari » du débat parlementaire. « Je pense qu'ils étaient tellement prêts à faire ça (...) que ça a empêché notre nomination » à Matignon, explique sur Public Sénat ce jeudi 16 octobre Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.
Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.
Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.
Le
Le direct
Budget 2026 : auditions de Pierre Mosovici, Roland Lescure et Amélie de Montchalin
Budget 2026 : auditions de Pierre Mosovici, Roland Lescure et Amélie de Montchalin