En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
Manifestations des agriculteurs : « La France n’a pas réussi à leur donner un revenu décent » déclare Didier Guillaume
Par Public Sénat
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Alors que des agriculteurs ont montré leur colère en manifestant en tracteur en région parisienne et dans d’autres régions, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, a été interpellé deux fois lors des questions au gouvernement du Sénat.
Didier Guillaume a d’abord communiqué les chiffres de la mobilisation : « Selon le comptage du ministère de l’Intérieur, 1 086 tracteurs sont sur Paris. C’est un très haut chiffre. Et c’est une très grosse mobilisation. De même que dans beaucoup de capitales régionales, il y a beaucoup de manifestations et de blocages. »
Devant les membres de la haute assemblée, Didier Guillaume a ensuite répété son soutien aux agriculteurs manifestants. Il a déclaré que le malaise de ces derniers était dû en grande partie à l’« agribashing » : « Les agriculteurs en ont marre du dénigrement permanent ».
Il a soutenu le travail de son gouvernement : « Nous essayons de travailler pour qu’ils aient un revenu décent (…) La grande difficulté (…) c’est que les agriculteurs sont la seule profession en France qui ne fixe pas [ses] prix, qui vend en dessous de ce que ça [lui]coûte. C’est inacceptable. »
Et d’ajouter : « Depuis 15 ans, tous gouvernements confondus, la France n’a pas réussi à donner un revenu décent à ses agriculteurs. Et c’est là, le drame. »
Le ministre de l’Agriculture a défendu la loi Egalim, beaucoup critiquée par les agriculteurs et qui devait leur permettre d’être mieux rémunérés : « Un pari a été tenté. C’est le pari de l’inversion des prix, c’est le pari de faire en sorte que ce soit les filières qui fixent leur prix. »
Pour Didier Guillaume, il faut être un peu patient : « C’est cette année que l’on verra si cela fonctionne. Et si cela ne fonctionne pas, alors il faudra y revenir. »
En fin de journée, le ministre de l’Agriculture aura rencontré les syndicats agricoles.