Manon Aubry apporte son soutien aux étudiants propalestiniens qui bloquent Sciences Po : « Ils sont l’honneur de notre pays »

Invitée ce vendredi 26 septembre de Public Sénat, la tête de liste LFI pour les élections européennes a assumé de mener une campagne largement centrée sur le conflit israélo-palestinien. « Toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux droits humains devraient être dans la rue à nos côtés », assure-t-elle.
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Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d’étudiants propalestiniens bloquent le campus de Sciences po Paris. Dans un communiqué, la direction de l’établissement a indiqué « condamner fermement ces actions étudiantes qui empêchent le bon fonctionnement de l’institution et pénalisent les étudiants, enseignants et salariés de Sciences Po ». Selon des informations de BFM TV, les étudiants mobilisés réclament notamment de Sciences Po « une condamnation officielle » des actions menées par Israël dans la bande de Gaza.

Invitée ce vendredi 26 avril de l’émission « Extra local » sur Public Sénat, Manon Aubry, la candidate LFI aux élections européennes a affirmé son soutien au mouvement. « Bien sûr j’irai les voir, c’est l’honneur de notre pays et de notre humanité », a-t-elle martelé. Dans la journée déjà, le député LFI Thomas Portes s’est rendu rue Saint-Guillaume pour diffuser aux étudiants mobilisés un enregistrement que leur adresse Jean-Luc Mélenchon : « Vous êtes à cet instant, pour nous, l’honneur de notre pays. L’image la plus forte que nous puissions donner du fait que les Français n’acceptent pas, ne se résignent pas, ne laissent pas faire sans agir, l’odieux, l’abominable massacre, le terrible génocide à Gaza », déclare le leader insoumis.

Déjà le 12 mars, une manifestation propalestinienne non autorisée avait défrayé la chronique à l’intérieur de Sciences Po. Une étudiante, membre de l’Union des étudiants juifs de France, avait notamment rapporté avoir été empêchée d’y assister. Laurence Bertrand Dorléac, présidente de la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), qui pilote Science Po depuis la démission de Mathias Vicherat, avait été auditionnée par le Sénat quelques jours plus tard.

Les « soi-disant ambiguïtés de LFI »

LFI a fait le choix d’axer sa campagne pour les élections européennes sur le conflit israélo-palestinien. Toujours sur le plateau de Public Sénat, Manon Aubry défend « un thème européen », assurant « ne pas vouloir faire partie de cette génération qui regarde les yeux fermés, les bras croisés ». Mais l’eurodéputée concède aussi en « avoir marre » d’être régulièrement renvoyée aux « soi-disant ambiguïtés de LFI » sur Israël, manière selon elle « d’éclipser les 30 000 morts dans la bande de Gaza ».

Depuis l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas contre l’Etat hébreu, le parti de Jean-Luc Mélenchon est vivement critiqué par le reste de la classe politique pour sa position sur ce conflit, plusieurs de ses représentants ayant refusé de qualifier le Hamas de mouvement terroriste. Mardi 23 avril, la présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a annoncé être convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ».

Dimanche 21 avril, LFI s’est joint au collectif « Urgence Palestine » pour une manifestation « contre les racismes et l’islamophobie ». Interrogée sur les liens de LFI avec cette association au centre de plusieurs polémiques – la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a notamment déposé une plainte « pour diffamation et mise en danger de la vie d’autrui » contre Urgence Palestine après le placardage d’affiches l’accusant de financer le « génocide » à Gaza – Manon Aubry botte en touche : « Urgence Palestine, ce n’est pas mon mouvement, mon mouvement c’est La France insoumise. Quel est le mot d’ordre de l’appel à la manifestation ? C’est un embargo sur l’envoi d’armes, la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël, c’est la reconnaissance de l’Etat de Palestine… Oui je suis d’accord avec ces revendications et je suis fière de défendre notre humanité la plus élémentaire », soutient-elle.

« Toutes celles et tous ceux qui sont attachés aux droits humains devraient être dans la rue à nos côtés, demander des comptes à nos dirigeants européens qui, quelque part ont du sang sur les mains quand ils refusent d’agir, parce que des leviers existent », conclut Manon Aubry.

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