Politique
« Un gâchis » : comment la tentative d’un compromis sur le budget 2026 a volé en éclats
La tentative de compromis sur le projet de loi de finances pour 2026 s’est vite conclue sur l’impossibilité d’aboutir ce 19 décembre.
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C’est l’aboutissement d’une semaine de tensions entre le gouvernement et la majorité sénatoriale. Après l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances ce vendredi matin, Sébastien Lecornu a regretté « l’absence de volonté d’aboutir de certains parlementaires, comme nous pouvions le craindre malheureusement depuis quelques jours. »
Comme il l’avait fait quelques jours plus tôt en dénonçant « la radicalité d’une petite partie du groupe LR du Sénat », le Premier ministre a ainsi rejeté la responsabilité de l’échec des tractations budgétaires sur la droite sénatoriale (voir notre article). La suppression de nombreuses recettes par la droite lors de l’examen au Sénat avait progressivement fait monter les tensions avec l’exécutif qui poussent encore ce vendredi l’entourage du Premier ministre à fustiger « l’intransigeance » des sénateurs LR.
« Je constate que, dans cette phase de discussion du budget 2026, le Gouvernement n’est entré en dialogue qu’avec les forces politiques dont il sollicitait la neutralité bienveillante ou la complicité », lui répond Gérard Larcher dans un communiqué ce vendredi. Le Président du Sénat regrette par ailleurs que le Premier ministre « ait même parfois manqué de considération [envers le Sénat], y compris par des mots excessifs ! »
Sur le fond, Gérard Larcher défend le travail des rapporteurs généraux du budget de l’Etat – Jean-François Husson (LR) – et du budget de la Sécurité sociale – Élisabeth Doineau (UC) – qui avaient présenté « début juillet » des propositions au nom de l’ex « socle commun » pour « améliorer l’équilibre de nos comptes publics. »
Alors qu’en séance le Sénat avait réduit l’effort demandé aux collectivités locales, diminuant le coup de rabot de 4,6 à 2 milliards, Gérard Larcher le réaffirme : « le Sénat a proposé, après une large concertation avec les associations d’élus, un équilibre entre une participation proportionnée au redressement des finances publiques et la nécessité de préserver leur capacité d’action au service des territoires et de leurs habitants. Je demande que l’équilibre ainsi trouvé soit préservé. »
Le Parlement examinera la semaine prochaine le projet de loi spéciale reconduisant provisoirement le budget 2025 pour 2026 et « les travaux devront reprendre ensuite pour doter le pays d’un véritable budget », rappelle Gérard Larcher. « Le Sénat y participera dans un esprit de responsabilité avec une volonté d’écoute, de respect et de considération », conclut-il.
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