Manuel Valls, ou le défi de rassembler la gauche après l’avoir clivée
Arrivé à une difficile deuxième place dimanche lors de la primaire socialiste élargie, l'ex-Premier ministre Manuel Valls peine à endosser le...
Par Marc PRÉEL
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Arrivé à une difficile deuxième place dimanche lors de la primaire socialiste élargie, l'ex-Premier ministre Manuel Valls peine à endosser le costume de rassembleur, inhabituel pour celui qui s'est fait connaître comme un briseur de tabous à gauche.
Après deux ans et demi à Matignon, cet ambitieux de 54 ans, né espagnol et naturalisé français à 20 ans, s'était lancé dans la bataille de la primaire début décembre. En favori, après la renonciation inédite du président sortant François Hollande, qu'il s'était employé à précipiter en coulisses.
Mais dès les premiers jours, les imprévus s'accumulent pour celui que son camp appelle parfois "le Catalan", référence à son tempérament sanguin.
Manuel Valls, l'ex-Premier ministre distancé
AFP
Manuel Valls a d'abord dû faire face à une nouvelle candidature socialiste rivale, celle de Vincent Peillon, venue s'ajouter aux deux opposants à la ligne gouvernementale, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg.
"Au deuxième tour, ils vont faire du tout sauf Valls, même Peillon. Il était là pour ça", peste le sénateur de Seine-Saint-Denis, Gilbert Roger.
Soucieux de rassembler un PS en miettes dont l'élimination au premier tour de la présidentielle est annoncée par tous les sondages depuis deux ans et demi, le candidat tente de faire une synthèse qui rappelle un certain... François Hollande.
Au risque de s'attirer un procès en incohérence, quand il propose de limiter l'usage controversé du "49-3", qu'il a lui-même utilisé sur deux des principaux textes du quinquennat.
- "Coups de menton" -
Dates clés de la carrière politique de Manuel Valls, arrivé deuxième du premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste pour la présidentielle
AFP
Où est passé le Valls qui "fait du Valls", s'interroge la presse? Le candidat est en permanence renvoyé à ses positions passées, de Matignon jusqu'à celles, plutôt sociales-libérales, qu'il portait en 2011.
Le candidat essaie de corriger le tir, seefait plus tranchant, lors des débats télévisés ou en meeting, où il cible Benoît Hamon, son adversaire du second tour.
Entre les deux hommes, c'est "le choix entre la défaite assurée et la victoire possible, le choix entre les promesses irréalisables et la gauche responsable", a-t-il souligné dimanche.
"Depuis début janvier, il est redevenu Manuel (...) Il y avait une absence de clarté, il l'a compris et il rectifie au fur et à mesure", explique un de ses proches.
Cet inconditionnel du FC Barcelone avait fait sa signature de ses positions iconoclastes à gauche: en 2007, il voulait changer le nom du Parti "socialiste". A Matignon, il fustigeait la "gauche passéiste", lançait un "j'aime l'entreprise" devant le patronat ou approuvait l'interdiction du "burkini" par des maires de droite.
Manuel Valls le 8 avril 2014 à l'Assemblée nationale à Paris
AFP
Son regard souvent dur, ses réparties sèches, sa moue fréquente lui confèrent l'image d'un homme autoritaire. "Valls, c'est la gauche à coups de menton", ironise un proche de Martine Aubry. En période d'attentats, son autorité et sa stature rassurent aussi.
Lancé tout jeune en politique auprès de Michel Rocard, il devient conseiller (1997-2001) du Premier ministre Lionel Jospin, avant sa désastreuse élimination au premier tour de la présidentielle de 2002.
Élu maire puis député à Évry, banlieue populaire et difficile de Paris, il pousse la gauche à faire sa révolution sécuritaire.
En 2012, il hérite le ministère de l'Intérieur, à la faveur du rôle primordial joué auprès de Hollande pendant la campagne. A ce poste, il renforce son style martial et son image d'homme à poigne, gagnant en popularité - parfois plus à droite qu'à gauche.
François Hollande et Manuel Valls à la sortie du Conseil des ministres le 30 novembre 2016 à l'Elysée à Paris
AFP/Archives
Après la débâcle des municipales, il obtient Matignon en avril 2014, en évinçant le discret Jean-Marc Ayrault... avec le soutien de ses futurs rivaux Arnaud Montebourg et Benoît Hamon.
Quelques mois plus tard, les deux compères, coupables d'insolence envers le président et sa ligne gouvernementale, sont évincés de l'exécutif.
Un rétrécissement qui se poursuivra: Adieu Christiane Taubira, choquée par le projet -finalement abandonné- de déchéance de nationalité. Au revoir aussi Emmanuel Macron, parti en solo vers l’Élysée à la rentrée 2016, et désormais le mieux placé à gauche.
Fils d'une mère suisse italophone et d'un artiste peintre catalan, ce père divorcé de quatre enfants a épousé en 2010, en deuxièmes noces, la violoniste Anne Gravoin, un atout glamour qui lui a notamment ouvert le tout-Paris de la culture.
Auditionné par la commission d’enquête sénatoriale, Aurélien Rousseau est revenu sur sa connaissance du scandale de Nestlé Waters et l’implication des pouvoirs publics. S’il reconnaît avoir pris la décision autorisant la filtration en dessous de 0,8 micron, l’ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne écarte tout conflit d’intérêts.
Interrogée par les sénateurs sur sa position au sujet de proposition de loi LR visant à interdire le port de signes religieux dans les compétitions sportives et dans les piscines municipales, la ministre des Sports, Marie Barsacq a indiqué que « le gouvernement dans son ensemble soutenait » le texte. Le mois dernier, elle avait affirmé « que le port du voile n’était pas de l’entrisme ».
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« La position du PS, c’est de dire que nous sommes favorables au principe de la proportionnelle, mais nous voulons savoir quelle sera la sauce à laquelle les électeurs seront associés », affirme Patrick Kanner, patron du groupe PS du Sénat.