Interrogé sur les deux assassinats survenus à Marseille sur fond de guerre des gangs, le ministre de la Justice a annoncé une enquête administrative sur les conditions de détention, puisque le commanditaire agissait depuis sa cellule. Didier Migaud a également donné rendez-vous à la fin de l’année pour les débats sur la proposition de loi sénatoriale de lutte contre le narcotrafic.
Marche anti-islamophobie à Paris: indignation après le port d’une étoile jaune par une fillette
Par Public Sénat
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La présence d'un groupe de personnes et d'une petite fille arborant une étoile jaune lors d'une marche contre l'islamophobie dimanche à Paris a suscité de nombreuses réactions indignées notamment de personnalités de la communauté juive ainsi que de politiques.
Largement relayée sur les réseaux sociaux, une photo montre un groupe de manifestants portant sur leurs manteaux une étoile jaune, qui rappelle celle que devaient porter les juifs pendant la Seconde guerre mondiale (bien qu'elle n'ait que cinq branches et non six comme l'étoile de David). Au centre de l'étoile, le mot "muslim" et à côté, un croissant jaune.
Pour le philosophe Bernard-Henri Lévy, cette scène est "ignoble".
"Cette photo est à vomir et ceux qui l'ont affublée de cette étoile se sont déshonorés", a tweeté Alain Jakubowicz, ancien président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra).
"Aucun musulman de France ne subit ce que nos parents ont subi pendant la Seconde Guerre mondiale et je leur souhaite de ne jamais le subir", a renchéri Ariel Goldmann, président du Fonds social juif unifié.
Le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) s'est à son tour dit "choqué" lundi par cet "amalgame infâme".
Il a également dénoncé "le silence coupable" des personnalités politiques présentes à la marche, "démonstration de la collusion entre l'extrême gauche et l'islamisme".
La sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui se trouvait à proximité des personnes portant cette étoile jaune, a affirmé ne pas avoir "remarqué ces insignes". Elle s'est défendue sur Twitter de tout antisémitisme rappelant que, en tant que "juive", elle avait "consacré sa vie à écrire l'histoire des siens".
De nombreux politiques ont également réagi à la publication de la photo. Pour la députée du parti macroniste La République en Marche (LREM) Aurore Bergé, "la comparaison est indécente".
"La situation des musulmans de notre pays n'est en rien comparable avec celle des juifs dans les années 30/40", a-t-elle tweeté.
De son côté, l'imam de la mosquée de Bordeaux Tareq Oubrou a déploré un "dérapage".
"Les gens qui ont arboré cette étoile jaune ne connaissent pas l'histoire des juifs en France. On ne peut pas faire des comparaisons comme ça, on n'est pas dans les années 30", a déclaré M. Oubrou sur France Info. "C'est un dérapage qui ne sied pas à cette manifestation qui dénonce l'exclusion de cette manière-là", a poursuivi cet imam connu pour ses prises de position en faveur d'un islam libéral.
"Grosso modo, la manifestation s'est bien déroulée", a-t-il cependant souligné, regrettant que "dans toutes manifestations il y a ce type d'incidents".
Initiée par plusieurs personnalités et organisations comme le Collectif contre l'islamophobie en France, la marche, qui a rassemblé 13.500 personnes, a divisé la classe politique, surtout à gauche, et suscité des critiques acerbes du gouvernement français et de l'extrême droite.