Le président de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM) a condamné mardi, dans une "mise au point", "violences verbales" et "intimidations physiques" envers des députés lors de la "marche blanche" contre l'antisémitisme.
"Je voudrais faire une petite mise au point", a lancé le titulaire du "perchoir" à l'ouverture de la séance des questions au gouvernement, après avoir été vivement mis en cause ces derniers jours par le chef de file des députés Insoumis.
"Tous les groupes politiques représentés dans notre assemblée se sont joints la semaine dernière, dans une démarche commune, à la marche blanche organisée mercredi en hommage à Mireille Knoll et en signe de refus de l'antisémitisme", a poursuivi M. de Rugy, soulignant que "nos travaux ont d'ailleurs été suspendus pour pouvoir aller à cette manifestation".
"Je veux ici, en votre nom, comme je l'avais fait publiquement dès mercredi, condamner avec force les violences verbales et les intimidations physiques dont ont été victimes plusieurs d'entre nous lors de cette manifestation", a déclaré l'élu de Loire-Atlantique.
"Les activistes qui se sont livrés à ces agressions n'étaient qu'une petite minorité. Ils ont desservi la cause qui a rassemblé dans un cortège large, digne et pacifique, mercredi dernier, dans les rues de Paris (...) l'ensemble de la représentation nationale qui était mobilisée dans le deuil et le refus de l'antisémitisme", a conclu le président de l'Assemblée sous des applaudissements.
Le sujet a été encore abordé mardi matin en conférence des présidents de l'Assemblée.
Décrétés indésirables par le Crif mais finalement présents, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon avaient chacun de leur côté, sous les huées, été contraints de quitter, seulement momentanément pour la présidente du Front national, la marche blanche mercredi en mémoire de Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée la semaine précédente à Paris.
Le lendemain, les députés Insoumis avaient critiqué des propos ou attitudes du président du Crif et du ministre de l'Intérieur, mais aussi de M. de Rugy, selon eux "délibérément resté en retrait" alors qu'ils étaient "molestés" à "quelques mètres". Ils avaient en revanche remercié ceux qui leur avaient témoigné leur soutien à ce moment-là, dont le chef de file des députés LREM Richard Ferrand.
"En voyant Rugy, président en papier mâché de l’Assemblée nationale, détourner la tête tandis qu'un de mes jeunes collègues lui lançait un appel du regard, j’ai reçu une rude blessure", a encore écrit lundi M. Mélenchon sur son blog.