Emmanuel Macron avait anticipé son soutien. Ce matin, Manuel Valls a donc pris ses « responsabilités ». Ne voulant « prendre aucun risque pour la République », face au danger du Front national, l’ancien Premier ministre votera pour Emmanuel Macron dès le premier tour de la présidentielle. « Ce n’est pas un choix de cœur mais une question de raison ». « L’intérêt supérieur du pays va au-delà des règles d’un parti ou d’une commission », a-t-il justifié en référence à la rupture de son engagement de soutenir le vainqueur de la primaire du PS. Sobrement, Emmanuel Macron a remercié son ancien collègue au gouvernement mais prévient : il sera « garant du renouvellement des visages ».
« Il ne tient pas parole. Il est coutumier du fait. En tant que Premier ministre, il menait déjà une politique contraire aux engagements du PS. Son seul objectif, c’est de fracasser la gauche et d’en récupérer un morceau. Il y a de l’amertume chez lui. C’est la longue dérive personnelle d’une personne autoritaire » tranche la sénatrice PS Marie Noëlle Lienemann, soutien de Benoît Hamon. Face caméra, l’ancienne ministre se demande comment Manuel Valls « peut se regarder dans la glace » (voir la vidéo). Et quant à la justification de voir en Emmanuel Macron, le seul rempart à l’extrême droite, la sénatrice considère que « c’est la politique de Manuel Valls qui a fait monter le FN ».
« Benoît Hamon n’a pas été en mesure de rassembler sa famille politique »
Le sénateur PS de Seine-Saint-Denis, Gilbert Roger estime que l’ancien Premier ministre n’a pas à respecter la charte de la primaire « car Benoît Hamon n’a pas été en mesure de rassembler sa famille politique. Il s’est vendu aux Verts et je remarque qu’EELV présente des candidats face au PS dans uncertain nombre de circonscriptions. De plus, les partisans de Benoit Hamon ont, à deux reprises, déposé des motions de censure à l’encontre du gouvernement ». Selon, le sénateur, ce rapprochement entre Valls et Macron est la construction d’une force progressiste. « Si Emmanuel Macron est élu, il aura besoin de tout le monde pour solidifier sa majorité. J’entends bien qu’il veut des nouvelles têtes, mais je vois aussi autour de lui de vieux caciques de la politique ».
« Emmanuel Macron n’est pas un vote rempart, il incarne l’espoir »
Du côté d’Emmanuel Macron justement, l’un de ses fidèles soutiens, le sénateur François Patriat, n’a pas vraiment apprécié la justification de Manuel Valls. « L’argument du vote anti-FN ne me satisfait pas. Emmanuel Macron n’est pas un vote rempart, il incarne l’espoir. Son projet mènera à l’unité de la France » veut-il croire.
« Je crois qu’on assiste à la fin du PS »
Benoît Hamon a appelé, cet après-midi, le « Parti communiste et (…) les Insoumis et Jean-Luc Mélenchon, à réunir leurs forces aux (s)iennes ». Interrogé par publicsenat.fr avant cet appel, Eric Coquerel soutien du candidat de la France Insoumise semblait à des années lumières de cette hypothèse. « Je crois qu’on assiste à la fin du PS. Ce ne sera plus le parti pivot de l’espace politique français » estime-t-il voyant la confirmation d’un prochain tripartisme composé d’un « pôle conservateur, un pole social démocrate et un troisième rassemblant les forces de gauches ». « Les trois prochaines semaines avant le 1er tour vont être décisives. Jean-Luc Mélenchon n’est pas le vote utile mais le vote nécessaire. Il y a actuellement une vraie dynamique en notre faveur » conclut-il, loin d’exclure la possibilité de voire le candidat de la France Insoumise accéder au second tour le la présidentielle.