La République en Marche a tenté de minimiser jeudi l'utilisation, lors d'un de ses séminaires de formation, d'un jeu de rôles qui moquait notamment certains membres du MoDem, provoquant la "stupéfaction" du partenaire de LREM.
Un article du Parisien fait état jeudi de la tenue ce weekend d'un jeu de rôle au cours duquel candidats de l'opposition ou alliés de la majorité sont mis en boîte, dans un document interne support du jeu, avec un humour grinçant : une certaine "Marielle Orange" qui n'est pas sans évoquer Marielle de Sarnez, proche de François Bayrou, est décrite comme "peu à l'aise dans son rôle de parlementaire", un Juppéiste dénommé "Jean Brutus" est "prêt à quitter les LR et rejoindre LREM ou Agir", et un ténébreux communiste est appelé Jean-Luc Colérique.
"J'ai lu avec stupéfaction (...) la curieuse méthodologie que LREM utilise pour la formation de ses candidats" aux municipales, s'est ému le président du groupe MoDem à l'Assemblée, Patrick Mignola, dans une courrier au patron de LREM, Stanislas Guérini.
Un autre ponte du MoDem, Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement, a pour sa part déploré auprès de l'AFP "une maladresse", qu'il ne juge "pas fondamentalement très drôle". "Quand on est bienveillant et ouvert, on est bienveillant et ouvert; sinon, ça me semble en contradiction avec le projet présidentiel de 2017 de dépassement des clivages", a-t-il ajouté.
A La République en Marche, Gabriel Attal, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, a rappelé jeudi matin sur franceinfo que le document n'avait "pas vocation à être diffusé".
Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education Gabriel Attal le 19 juin 2019
AFP/Archives
"Il faut un peu se détendre, ce n'est quand même pas très grave", a ajouté le benjamin du gouvernement, en affirmant que "personne ne s'était moqué de Marielle de Sarnez".
Interrogée sur France 2, l'un des porte-parole de La République en marche, la députée Aurore Bergé s'est bornée à commenter : "J'espère que Jeanne Facho surtout ne gagnera pas".
Son homologue du Rassemblement national, Sébastien Chenu, lui a répondu dans un tweet, en disant attendre "une condamnation" de la part du parti présidentiel de ces "surnoms infâmes". "La haine que vous combattez sur internet doit d’abord être combattue dans vos rangs", a-t-il ajouté.
Mise en place en novembre dernier après le viol et le meurtre de la jeune étudiante, Philippine, la mission d’information du Sénat sur la prévention et la récidive du viol présente une vingtaine de recommandations, dont la principale consiste à faire de la détention des auteurs les plus dangereux comme un temps de prévention de la récidive.
Réagissant à une proposition de Gabriel Attal, le chef de file des écologistes du Sénat estime que « l’on s’attaque à nos lois républicaines pour stigmatiser une seule religion ». L’ex-Premier ministre souhaite notamment interdire le voile chez les moins de 15 ans.
Le président des sénateurs macronistes estime que la porte-parole du gouvernement s’est « laissée aller » dans « l’euphorie de la victoire » de Bruno Retailleau. La ministre, issue de la droite, avait vivement choqué le camp présidentiel mardi en estimant que la séquence politique ouverte par Emmanuel Macron en 2017 se clôturerait « dans les mois qui viennent ».
Le rapport sur les Frères musulmans, commandé par le gouvernement, sera publié « d’ici la fin de la semaine », fait savoir l’Elysée, qui annonce que des propositions seront présentées début juin, lors d’un Conseil de défense. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déjà évoqué plusieurs pistes devant le Sénat.