Marine Le Pen attaque Macron, « visage » de la finance, et tente d’arrondir les angles

Marine Le Pen attaque Macron, « visage » de la finance, et tente d’arrondir les angles

Marine Le Pen décrit Emmanuel Macron en candidat de la finance à six jours du second tour. Elle cherche à arrondir les angles et insiste sur sa volonté de protéger les Français.
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C’est son dernier grand discours avant le second tour. A Villepinte, au nord de Paris, Marine Le Pen a largement attaqué son adversaire, Emmanuel Macron. La présidente du FN a cherché à la renvoyer vers ses origines : la finance et la banque. Elle l’a décrit en défenseur de ce monde. Objectif : tenter d’attirer à elle certains électeurs de Jean-Luc Mélenchon, pour qui voter Macron n’est pas possible, en donnant des accents de gauche à son discours. Malgré le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen manque de réserves de voix pour espérer l’emporter.

Pour mieux servir son attaque, Marine Le Pen s’est fait un malin plaisir à citer le discours du candidat Hollande, en 2012, au Bourget :

« François Hollande disait au Bourget, « mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti (…) cet adversaire, c’est le monde de la finance ». Aujourd’hui, l’adversaire, c’est toujours le monde de la finance. Mais cette fois, il a un nom, un visage, un parti, et tous rêvent de le voir élu. Il s’appelle Emmanuel Macron ».

« C’est Monsieur Macron qui a fait capoter la loi de séparation des banques d’affaires et de dépôts (…) et bien ce genre de service se paie ». « Il a adopté pour slogan « ensemble, la France ». Il eut été plus franc de dire « ensemble, la finance ». « Le 7 mai, je vous appelle à faire barrage à la finance, à l’arrogance, à l’argent roi » a encore lancé Marine Le Pen, qui se dépeint en rempart face au monde de l’argent. Lors de l’examen de la loi travail, les sénateurs FN avaient pourtant déposé des amendements défendant des mesures libérales, avant qu’ils ne soient retirés… (voir notre article)

« La philosophie de Macron, c’est en marche ou crève »

Elle a multiplié les attaques contre son adversaire, qu’elle décrit en candidat du système et des médias, citant les noms de ses soutiens comme autant de preuves. Décrivant François Hollande en « directeur de campagne » d’Emmanuel Macron, elle appelle à « renvoyer François Hollande et Emmanuel Macron dans leurs salles de marchés » et à choisir «  ensemble la France ».

« Emmanuel Macron, c’est le candidat de la continuité, d’une continuité morbide » pour Marine Le Pen. « Sa philosophie, c’est en marche ou crève » a-t-elle lancé, détournant le nom de son parti, « c’est en marche vers la déréglementation de toutes les professions ».

Faire oublier l’extrême droite qu’elle représente

Marine Le Pen cherche clairement à arrondir les angles, comme elle l’avait fait en septembre à Fréjus où son entourage mettait en avant sa personnalité (voir notre article). Il s’agit de faire oublier l’extrême droite qu’elle représente. Elle a évité de trop d’étendre sur l’Europe – la sortie de l’euro, trop anxiogène, n’est plus la priorité de son projet – préférant se montrer « en présidente qui protège ». Face à « la grande guerre économique du tous contre tous », elle assure vouloir protéger les salariés, « notamment les femmes ». Mais pas seulement. « Je protégerai l’environnement », « je protégerai notre territoire », via la commune, « je protégerai la solidarité qui existe entre les Français » énumère la candidate.

Marine Le Pen, "une présidente qui accueille avec hospitalité les étrangers qui respectent nos lois"
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Si elle garde son discours de fermeté sur l’immigration, « dont chacun s’accorde à dire qu’elle est devenue en même temps massive et incontrôlable », elle « traitera avec hospitalité les étrangers qui demeurent chez nous en respectant nos lois ». Marine Le Pen joue la carte de la candidate Républicaine, souverainiste et antimondialisation pour espérer percer le plafond de verre, quitte à mettre sous le tapis un visage du FN moins présentable. Mais en cas de défaite, sa ligne risque d’être remise en cause au sein même de son parti.

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