Marine Le Pen est arrivée vers midi accompagnée de Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout la France, avec qui elle a contracté une alliance il y a une semaine. La candidate et son premier ministre en cas de victoire sont sortis de la cathédrale par une porte dérobée, sous les huées. Ils ont également été la cible de projectiles.
« Les soutiens de M. Macron agissent dans la violence partout, même à la cathédrale de Reims, lieu symbolique et sacré. Aucune dignité », a accusé Marine Le Pen sur Twitter.
« Manifestations déplorables à Reims de gauchistes qui ne respectent en rien la démocratie et l'Histoire de France », a abondé sur ce réseau social Nicolas Dupont-Aignan.
Florian Philippot, le vice-président du Front national, et David Rachline, le directeur de campagne de Marine Le Pen, avaient quitté l'édifice, peu avant, protégés par des gardes du corps, eux aussi sous les huées des manifestants.
D'après une photo d'un journaliste du quotidien L'Union-L'Ardennais, Thierry Maillard, une ancienne figure locale du Front national condamnée en novembre 2016 à deux ans de prison pour trafic d'armes se trouvait parmi les soutiens qui accompagnaient Marine Le Pen.
« On ne sait pas qui c'est, il ne faisait pas partie de la délégation », a cependant affirmé l'entourage de la candidate.
« Marine, rends l’argent ! »
« Marine, rends l'argent ! Marine, rends l'argent ! Marine, rends l'argent ! » criait dehors une centaine de jeunes manifestants favorables à son adversaire, Emmanuel Macron, ou à Jean-Luc Mélenchon, selon une vidéo diffusée par France Bleu Champagne-Ardenne.
Marine Le Pen et le Front national sont visés par plusieurs enquêtes judiciaires, concernant le financement des campagnes du parti depuis 2012, des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires européens, et le patrimoine de la famille Le Pen.
Le Front national et plusieurs personnes physiques et morales sont renvoyées en correctionnelle dans l'enquête portant spécifiquement sur le financement des campagnes 2012.
La visite de la candidate ne figurait pas dans son agenda officiel. Un dispositif policier bloquait l'accès des manifestants à la cathédrale de Reims, monument chrétien symbole de la royauté française, et qui avait été détruit par les bombardements durant la Première guerre mondiale.
« Les excités de chez Macron ne nous empêcheront pas de rendre hommage à la France et son histoire millénaire #Reims » a réagi Florian Philippot sur Twitter.
Des militants frontistes étaient également présents sur place, tenant un débat houleux avec un groupe de dizaines de jeunes anti-FN à l'issue de la visite de Marine Le Pen. Par ailleurs, certains manifestants étaient venus munis de ballons aux couleurs de l'Union européenne ou de pancartes affichant les slogans « toujours anti-fasciste » et « barrons la route à l'extrême droite. »
« Triste spectacle. Reims ne mérite pas ça », a conclu sur Tweeter le député-maire (Les Républicains) de Reims, Arnaud Robinet.