Au lendemain de la condamnation de Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité, avec exécution immédiate, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires, les députés du Rassemblement national expriment leur colère à l’Assemblée.
« Il y a des tyrannies qui enferment leurs opposants, il y a désormais des juges tyrans qui exécutent l’état de droit en place publique », a clamé Jean-Philippe Tanguy, déclenchant de vives réactions à la gauche de l’hémicycle. « Le groupe Rassemblement national ne vous laissera pas voler l’élection présidentielle ! », s’est-il exclamé. Car, si Marine Le Pen a déjà indiqué faire appel de la décision du tribunal, son recours pourrait ne pas être examiné avant le scrutin de 2027, ce qui l’empêcherait de se présenter.
« Je souhaite personnellement que le jugement nouveau à la Cour d’appel de Paris puisse être organisé dans un délai le plus raisonnable possible, avec l’esprit dans lequel Mme Le Pen va interjeter appel », a affirmé le ministre de la Justice. Dans sa réponse au député, Gérald Darmanin a toutefois insisté sur le fait que la cour d’appel était « parfaitement indépendante dans son organisation pour fixer la date de cet appel ».
Gérald Darmanin apporte son soutien aux magistrats menacés
Le garde des Sceaux a également souhaité apporter son soutien aux magistrats chargés de juger l’affaire. « En démocratie, il est inacceptable que des personnes puissent menacer physiquement des magistrats. Il me semble que quand on réclame l’Etat de droit, cela vaut pour tous les magistrats libres et indépendants de ce pays », a-t-il insisté.
Ce 1er avril, le premier président de la cour d’appel de Paris Jacques Boulard a fait part dans un communiqué de « sa vive préoccupation » face à ces menaces. Bénédicte de Perthuis, qui a présidé l’audience durant deux mois, a déjà été placée sous protection policière.