Alors que le gouvernement s’apprête à tomber, chacun réfléchit à la suite. A droite, « le nom de François Baroin recircule », glisse le sénateur LR Roger Karoutchi. Au PS, on tend la main. « Nous sommes à la disposition du président de la République », avance Patrick Kanner, à la tête du groupe PS du Sénat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « trouver une plateforme d’action, comme disent les socialistes, de non censurabilité, pour essayer de trouver un accord ». Les grandes manœuvres ont commencé.
Marine Le Pen dénonce “la hargne” de ses adversaires”
Par Public Sénat
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"Vous ne nous ferez pas taire!", a lancé dimanche Marine Le Pen à Mantes-la-Ville, en revenant sur les affaires visant son parti, y voyant une "hargne de (ses) adversaires (qui) fait sortir le pays de l'Etat de droit".
"Parce que nous sommes des dissidents, rien de nous sera épargné", a estimé la présidente du Rassemblement national (RN, ex FN) lors d'une "fête du drapeau" organisée dans la seule ville d'Ile-de-France tenue par le RN. Cette manifestation faisait écho aux populaires fêtes BBR (bleu-blanc-rouge) organisées par son père Jean-Marie Le Pen jusqu'en 2006.
"Chaque jour le système nous (sert) une persécution supplémentaire. Un jour une perquisition, un autre jour une mise en examen", a-t-elle énuméré, évoquant aussi les difficultés bancaires de son parti, dont certains comptes ont été clôturés par la Société générale.
Marine Le Pen est mise en examen, ainsi qu'une quinzaine d'autres personnes, pour emplois fictifs présumés au Parlement européen.
Dans le cadre de cette affaire, les juges ont saisi 2 millions d'euros d'aide publique dus au RN, craignant que le parti, très endetté, ne s'en serve pour rembourser ses emprunts et ne soit plus en mesure de payer d'éventuels dommages.
Le RN a fait appel de cette confiscation sur laquelle la justice doit se prononcer mercredi.
La finaliste de la présidentielle en 2017 a aussi refusé jeudi de se soumettre à un examen psychiatrique, prévu dans le cadre de sa mise en examen pour diffusion sur Twitter d'"images violentes" du groupe État islamique.
A cet égard, elle a estimé qu'il y avait "deux poids deux mesures", relevant que la presse n'avait pas été poursuivie quand elle avait diffusé une "photo non floutée" d'un enfant syrien, le petit Aylan, mort noyé sur une plage de Turquie en 2015.
Cette photo avait "pour objet de sensibiliser l'opinion pour la cause des migrants et non celle des victimes de terroristes", a souligné Marine Le Pen.
"Nous ne nous laisserons pas intimider. Vous ne vous laisserez pas intimider", a-t-elle déclaré devant quelques centaines de militants réunis dans une salle de la ville.
"Plus un régime est acculé, plus la tentation totalitaire est forte. L'étape suivante c'est le goulag pour les opposants", selon Marine Le Pen, qui a défendu "la liberté d'expression" en prenant pour exemple l'essayiste Éric Zemmour, qui a provoqué récemment une polémique sur le choix de prénoms français.