La candidate du Front national à la présidentielle, Marine Le Pen, a assuré dimanche qu'elle se sentait "du peuple", voulait "défendre le peuple" et qu'elle n'était "pas une héritière", lors d'une interview sur France 2.
Lors de cet entretien enregistré à son QG de campagne une semaine avant le second tour et diffusé avant une interview de son adversaire Emmanuel Macron -suivant un ordre tiré au sort devant huissier-, Mme Le Pen a déclaré: "Je me sens du peuple, je suis au milieu de lui" et "surtout je veux le défendre".
"Et le peuple a toujours raison. Personne n'a raison contre lui, ni M. Juncker, ni Mme Merkel, ni les artistes, ni le Medef, ni les syndicats, ni l'UOIF, ni les Eglises", a-t-elle ajouté.
Se présentant comme opposée à des "élites qui défendent leurs intérêts et sont prêtes à être heureuses toutes seules", la candidate a encore affirmé: "Moi je ne peux pas être heureuse si mon peuple est malheureux". "La France demain, est-ce que ce sera une espèce de salle de marché, ouverte à tous les vents violents et mauvais de la mondialisation, fragmentée entre communautés, et soumise aux revendications d'islamistes qui souhaitent tuer les valeurs de notre pays", a-t-elle demandé.
- "François Hollande, roi fainéant" -
A trois jours du débat télévisé d'entre-deux-tours face au candidat d'En Marche! Emmanuel Macron, la candidate FN a considéré que cette "confrontation" permettrait d'illustrer "deux voies fondamentalement différentes (...) entre la France et sa dilution".
Comme on lui demandait ce que représentait "l'élite" à ses yeux, Mme Le Pen a évoqué "toute la liste des soutiens de mon adversaire, vous allez avoir là les élites, que l'on peut appeler le système, l'oligarchie: la CGT, le Medef, les grands patrons de presse, l'UOIF", toute une série de personnes qui ont considéré depuis des années que le peuple avait tort".
A Laurent Delahousse qui observait qu'elle avait fait des études, était députée européenne et était dans l'héritage du parcours politique de Jean-Marie Le Pen, elle a répliqué: "Je n'ai hérité de rien. Je me suis présentée à la tête du mouvement politique et j'ai été élue". Et avec le cofondateur du FN, "la rupture politique est définitive", a-t-elle plaidé.
Evoquant son récent allié au motif "de l'intérêt supérieur du pays", le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (4,70% au premier tour), auquel elle a promis samedi Matignon si elle accédait à l'Elysée, la candidate du FN a assuré qu'"il ne m'a pas demandé ce poste de Premier ministre, c'est moi qui le lui ai offert".
Elle a épinglé à l'inverse "des responsables Républicains venir réclamer à plat ventre qui un poste de Premier ministre qui un poste de ministre auprès de M. Macron, incontestablement on y voit la marque de défense d'intérêts personnels".
Invitée à dépeindre brièvement les trois derniers présidents de la République, Mme Le Pen a jugé que "Jacques Chirac était un affectif" qui "n'avait pas une grande ambition pour le pays mais était dans une forme de continuité -il a eu de l'affection pour François Mitterrand, qui le lui rendait bien".
Nicolas Sarkozy était "un bulldozer, mais un bulldozer de la parole", selon la candidate du FN, voyant "François Hollande comme le roi fainéant, le René Coty".