Marine Le Pen a estimé vendredi que l'accord européen sur les migrations "ne régl(ait) pas du tout le problème de la submersion migratoire" mais que les pays membres de l'UE "ayant maintenant le droit de dire non, (Emmanuel) Macron sera exclusivement responsable de l'immigration de masse en France".
"Cet accord ne règle pas du tout le problème de la submersion migratoire. Mais il a un avantage: les pays ayant maintenant le droit de dire non, Macron sera exclusivement responsable de l'immigration de masse en France", a tweeté la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN), allié du chef de la Ligue italienne et ministre de l'Intérieur Matteo Salvini.
Les dirigeants des pays de l'UE ont bouclé un accord vendredi au petit matin sur les migrations, salué par l'Italie qui avait menacé de faire capoter leur sommet à Bruxelles si on ne lui manifestait pas plus de solidarité face aux arrivées de migrants.
Le compromis propose la création de "plateformes de débarquements" de migrants hors de l'UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée, et des "centres contrôlés" dans l'UE, que les Etats membres mettraient en place "sur une base volontaire", et d'où une distinction serait faite "rapidement" entre migrants irréguliers à expulser et demandeurs d'asile légitimes, qui pourraient être répartis dans l'UE, là aussi "sur une base volontaire".
"L'Italie n'est plus seule", s'est réjoui le chef du gouvernement populiste italien Giuseppe Conte, tandis qu'Emmanuel Macron a estimé que "c'est la coopération européenne qui l'a emporté".
Pour le coprésident du groupe du FN au Parlement européen Nicolas Bay "c'est la victoire de Matteo Salvini en Italie (et) des pays d'Europe centrale".
Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel "voulaient imposer (des) quotas de migrants" et "les nations en ont décidé autrement", a affirmé sur LCP l'eurodéputé, saluant "le principe d'avoir des centres à l'extérieur de l'Union européenne où seraient traitées les demandes d'asile".
A l'inverse, l'ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, président du parti Les Patriotes, considère que l'accord trouvé à Bruxelles est "l'un des pires que l'Union européenne ait jamais accouché" parce qu'il "renforce toutes les politiques existantes (...), à commencer par la répartition des migrants entre les Etats au nom de la +solidarité européenne+ et par la libre circulation inhérente à l'espace Schengen".
Pour l'ancien allié de Marine Le Pen à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, "cet accord ne fait que reconnaitre l'impasse du principe fondamental de l'espace Schengen: l'absence de contrôle national des frontières". Le président de Debout la France demande de "raccompagner" les bateaux de migrants "dans les pays de départ" et de mettre fin à l'espace Schengen.