Marine Le Pen a affirmé mercredi qu'elle ne croyait pas à un scénario à l'italienne en France d'alliance entre le Rassemblement national (RN) et la France insoumise (LFI), à l'instar de la coalition de gouvernement en Italie entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles.
Interrogée sur la possibilité d'un scénario à l'italienne à l'issue de la présidentielle de 2022, Mme Le Pen a répondu: "Je ne crois pas parce que 5 étoiles n'est pas en l'occurrence la France insoumise".
La finaliste de la présidentielle en 2017 a cependant défendu le clivage entre "mondialistes" et "nationaux" qui "traverse LFI comme il a traversé LR", au lendemain de l'annonce du soutien au RN, pour les élections européennes, d'un conseiller régional LFI, Andréa Kotarac, dans le but de "faire barrage" à Emmanuel Macron.
"Il y a une cohérence" dans ce soutien "puisque la France insoumise ne cesse de dire qu'il faut battre Macron", a estimé Mme Le Pen, en assurant qu'il y aurait "d'autres" ralliements similaires.
M. Kotarac, ancien membre de l'équipe de campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, "a constaté qu'à la France insoumise il y a une véritable dérive (...) sur le communautarisme, dans les relations troubles avec le fondamentalisme islamiste, (et) dans le domaine de la laïcité", a estimé Mme Le Pen.
La députée du Pas-de-Calais considère en outre que LFI "a abandonné ce souverainisme. Ils veulent, eux, la disparition, la dilution des nations".
Marine Le Pen a par ailleurs assuré que le parti estonien d'extrême droite Ekre, qu'elle a rencontré mardi à Tallin, était "évidemment un mouvement qui est sérieux sinon il n'aurait pas ces postes-là" de ministres.
La cheffe du RN s'est fait prendre en photo mardi à Tallin avec un responsable ultra-radical de Ekre, qui se présente comme un "suprémaciste finno-ougrien", cliché sur lequel les deux élus font un signe familier des suprémacistes blancs, dont la présidente du RN a dit ignorer la signification.
Le parti Ekre, qui a défrayé la chronique pour compter dans ses rangs des personnes condamnées pour des actes de violences et des sympathisants néo-nazis, a fait une percée aux législatives du 3 mars en Estonie. Il siège depuis le 24 avril dans le gouvernement dirigé par le centriste Juri Ratas.