La cheffe de file des députés RN à l’Assemblée nationale a répété « pour la énième fois » à Michel Barnier les lignes rouges de son parti sur le budget ce lundi 25 novembre. A l’image de l’augmentation des taxes sur l’électricité qu’elle qualifie « d’inadmissible » ou de la désindexation des retraites.
Sur le perron de Matignon, Marine le Pen a demandé que les économies soient faites « sur l’immigration et le fonctionnement de l’Etat et de certaines organisations ». Elle refuse le déremboursement des médicaments, « surtout quand l’Aide médicale d’Etat n’est pas touchée de manière significative ». Et de poursuivre : « Nous ne touchons pas au budget de santé des clandestins, alors que nous sommes sûrement le seul pays du monde à avoir un système si généreux ». La candidate « naturelle » du RN en 2027, propose aussi de davantage taxer les rachats d’actions. « La lutte contre les rentes et la spéculation fait partie de notre budget », souligne-t-elle.
« Si le budget 2025 ne passe pas, c’est celui de l’année dernière qui passera »
« Le Premier ministre m’est apparu courtois et campé sur ces positions », lance-t-elle. « Nous verrons si le propos d’aujourd’hui fait son chemin, mais rien n’est moins sûr », ajoute, perplexe, la conseillère départementale du Pas-de-Calais. Ensemble, ils ont parlé immigration, proportionnelle et agriculture. Sur ce dernier sujet, Marine Le Pen déplore « qu’aucune mesure d’urgence ne soit proposée, si ce n’est l’opposition au Mercosur, dont on sait ce qu’elle vaut au niveau de l’Union européenne ».
« Si le budget reste en l’état, nous avons toujours dit que nous voterions la censure », rappelle l’ancienne présidente du Rassemblement national. « Nous sommes loyaux dans la démarche politique qui est la nôtre. Nous défendons les Français », fait-elle valoir. « Si le budget 2025 ne passe pas, c’est celui de l’année dernière qui passera », assure Marine Le Pen, en affirmant « qu’il est moins mauvais que celui-là », car « les classes populaires et moyennes sont moins touchées ».
Quelle alternative à Michel Barnier si le gouvernement est censuré ? « C’est au président de choisir », balaie-t-elle. Cependant, « nous n’acceptons pas que le NFP prenne une place qu’il ne mérite pas. Tout gouvernement NFP aurait vocation à se retrouver contrecarré par le RN. Nos lignes sont exprimées très clairement », conclut Marine Le Pen.