Au fil de ses meetings, Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, fustige aussi bien "le système" que ses supposées "marionnettes",...
Marine Le Pen s’en prend au « système » avec des tonalités « complotistes »
Au fil de ses meetings, Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, fustige aussi bien "le système" que ses supposées "marionnettes",...
Par Guillaume DAUDIN
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Publié le
Au fil de ses meetings, Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, fustige aussi bien "le système" que ses supposées "marionnettes", Emmanuel Macron et François Fillon, dans des discours aux accents complotistes.
En réunion publique samedi à Châteauroux, la candidate frontiste s'en est prise au "système", mot répété 29 fois, et a vitupéré contre les "puissances", les "influences", les "banques", les "multinationales", le "projet funeste" ou "sombre", "les lobbies", les "féodalités", la "technostructure supranationale", les faits "cachés", le "projet mondialiste", les "tireurs de ficelles à Wall Street ou à Bruxelles".
Comme vecteurs de cette grande menace, la patronne du FN désigne Emmanuel Macron et François Fillon, ses principaux adversaires qui la battraient lors d'un éventuel second tour d'après les sondages.
Marine Le Pen le 11 mars 2017 en meeting électoral à Déols
AFP/Archives
Ils seraient des "marionnettes" ou des "pantins" entre "les mains" de ce "système", ou "sous influence" de ces "intérêts privés", "tout juste bons à (en) réciter la leçon" avec seule une "différence de degrés" entre eux.
A 40 jours du premier tour, Marine Le Pen ne délivre plus un discours sans cibler ces "coups tordus".
Bernard Monot le 15 mai 2014 à Vineuil
AFP/Archives
Plus rare, Marine Le Pen a aussi attaqué à Châteauroux les dîners du Siècle, "oligarchie politique, culturelle, économique qui se réunit une fois par an pour décider de l'avenir de notre pays en toute discrétion".
Ses soutiens ne sont pas en reste, relayant à l'occasion des thématiques conspirationnistes, comme le député FN Gilbert Collard avec la "Commission Trilatérale" ou l'économiste FN Bernard Monot faisant de François Fillon "un agent du Bilderberg", cet aréopage international de dirigeants politiques et de grands patrons.
Pour la dirigeante du FN, institutions et médias oeuvrent contre les "intérêts" du "peuple" et contre ceux de... Marine Le Pen, notamment sur le plan judiciaire, au moment où elle et son parti sont visés dans plusieurs affaires judiciaires.
Marine Le Pen fait un discours à Déols le 11 mars 2017
AFP/Archives
Pour l'historienne Valérie Igounet, Marine Le Pen "se défait de certaines limites généralement respectées jusqu’à présent" pour "réactiver un langage inhérent à l’extrême droite : la théorie du complot. Elle devient la +victime+ d’un complot (...) politique, médiatique et judiciaire", expliquait-elle fin février au Monde.
Pour l'historien Nicolas Lebourg aussi, ces mots relèvent du "complotisme". La patronne du FN met ainsi "en scène son duel de second tour avec Macron et transforme un actuel sondage en prophétie du jugement dernier. C'est Jeanne d'Arc face au dragon du mondialisme" sourit-il, interrogé par l'AFP.
- 'Brouillage des signes' -
Marine Le Pen se défend pourtant de toute vision complotiste, une accusation qu'elle a pu réserver aux tenants de la théorie du "Grand remplacement", nombreux parmi ses soutiens, selon laquelle les Français blancs et catholiques seraient en train d'être "remplacés" par des populations d'Afrique et musulmanes.
Dans son livre-programme pour 2012, "Pour que vive la France", elle écrivait aussi "il n’est nul besoin de croire à un complot organisé, ou à des sociétés secrètes" pour se rendre compte de "la constitution à l’échelle mondiale d’une hyper-classe".
Cette thématique d'un "système" machiavélique, Marine Le Pen la partage en 2017 avec nombre de ses concurrents, au premier rang desquels François Fillon.
Réunion électorale du FN à Déols le 11 mars 2017
AFP/Archives
Depuis qu'il est sous les projecteurs de la justice, il se présente comme le "rebelle que le système n'arrêtera pas", notamment dans sa volonté de "redressement national" de la France. "La dénonciation d'un prétendu complot" est une "impasse", l'a tancé Alain Juppé.
Le "système" est aussi présent dans le discours d'autres candidats, avec des modalités différentes : Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) veut "l'abattre", Benoît Hamon (PS) lutte contre ses "créatures", Jean-Luc Mélenchon (France Insoumise) le juge "fou"...
Preuve finale s'il en est du "brouillage des signes" généralisé, selon le mot de Nicolas Lebourg, Emmanuel Macron, accusé par tous ses adversaires d'en être la créature centrale, s'en est lui-même pris... au "Système".
Après quatre années installé place Vendôme – un record sous la Présidence d’Emmanuel Macron – l’ancien avocat pénaliste revient dans un livre « Juré craché ! » (ed. Michel Lafon) sur son expérience politique aux côtés du Président de la République. Invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard, il dévoile des facettes méconnues de son histoire et règle ses comptes avec Gabriel Attal et Edouard Philippe, qu’il accuse de déloyauté.
C’est une victoire symbolique pour le RN qui est parvenu à faire adopter à une voix près, à l’Assemblée nationale sa proposition de résolution visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968. Un texte non contraignant voté avec l’appui des Républicains et d’Horizons. Le Modem et Renaissance ont voté contre.
Au palais du Luxembourg, les sénateurs attendent que le texte, qui déterminera l’avenir de la réforme des retraites, arrive dans leur hémicycle. Les Républicains promettent de faire barrage à toute tentative de suspension, là où les socialistes veulent y voir un premier pas vers une abrogation.
Si la suspension de la réforme des retraites venait à être adoptée, la Caisse nationale d'assurance vieillesse a souligné que dans l’état actuel du projet de loi, la mise à jour des systèmes informatiques sera dans les temps avant l’automne. Elle met toutefois un bémol en cas de mesures qui s’étendraient par exemple aux carrières longues, non incluses à ce jour dans le texte.
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